Le Journal de Quebec

Un autre joyau à Rimouski

- RÉJEAN rejean.tremblay@quebecorme­dia.com TREMBLAY

RIMOUSKI | C’est vraiment injuste. Le grand-père Maurice Tanguay s’est offert Brad Richards, Vincent Lecavalier et Sidney Crosby… Et voilà que son petit-fils, Alexandre Tanguay, se paye Alexis Lafrenière, futur numéro un au repêchage de 2020. Toujours l’océanic, toujours un Tanguay.

Alexis Lafrenière, c’est le tempéramen­t d’evgeni Malkin. Et un peu le style de Brad Richards, soutient Michel Germain, descripteu­r des matchs de l’océanic depuis la fondation de l’équipe, il y a 23 ans.

Malkin ou Richards, on s’en fout, dans deux ans, Lafrenière va faire saliver tous les directeurs généraux de la Ligue nationale. Lui, le talent lui sort par les deux oreilles. Même quand il porte des bouchons.

Quand il est entré dans le vestiaire de l’océanic en fin d’après-midi, on parlait justement de lui avec Serge Beausoleil, le coach, et Alexandre Tanguay le propriétai­re. Beausoleil, historien de formation et entraîneur depuis huit ans à Rimouski, expliquait justement qu’il devait ralentir le jeune de 16 ans pendant les entraîneme­nts.

« Si je ne le surveille pas, il s’entraîne trop. Il serait toujours sur la glace, il n’arrêterait jamais tellement il a l’air heureux sur une patinoire », de dire l’entraîneur.

Opinion partagée par son adjoint Donald Dufresne, qui l’an dernier était l’adjoint de Sylvain Lefebvre avec le Rocket de Laval. Ça doit faire drôle de diriger des joueurs qui ont du talent.

LE BEAU GARS DE SAINT-EUSTACHE

Alexis Lafrenière pourrait être fatigué de se faire comparer au grand trio des géants. Quand on arrive au Centre Financière Sun Life, les posters de Brad Richards, Vincent Lecavalier et Sidney Crosby ornent la vitrine.

Michel Germain parle des « trois grands » quand il résume l’histoire de l’océanic. Et le jeune, lui, comment se sent il là-dedans ?

« Je n’y pense pas vraiment, répond-il. Je me concentre sur ce que j’ai à faire dans le présent. Je suis arrivé de Saint-eustache à 15 ans. Je me suis acclimaté vite à Rimouski et je suis tombé amoureux de la ville. J’essaie de ne pas penser au repêchage, j’essaie de ne pas rêver à la Ligue nationale. Je ne m’imagine pas en star. Je veux apprécier ce que le hockey me donne, mes chums, la patinoire, les voyages, la vie du hockey. Je veux m’améliorer, je veux m’amuser et je veux apprendre. ».

– Et l’argent ? Tu y penses quand tu regardes un match de la Ligue nationale ? Quand tu vois Crosby ou Mcdavid ?

« Pas une seconde. Je les regarde jouer, j’essaie de comprendre comment ils voient le jeu, comment ils préparent les attaques. J’ai 60 dollars par semaine, une bonne pension, j’ai toujours du plaisir à jouer et à pratiquer », de préciser Lafrenière.

Il fait une pause et il ajoute : « J’aime gagner, j’aime l’ambiance d’une équipe. En fait, j’aime l’ensemble de tout. »

C’est bien dit. Papa, maman et sa grande soeur vont admirer la belle tournure.

DÉVOUÉ À LA BUSINESS

Alexandre Tanguay est un homme d’affaires. Son vocabulair­e est émaillé d’allusions aux affaires. Par exemple, il explique comment à 16 ans, Alexis Lafrenière « commence à être à sa business ». Pas autant que Sidney Crosby, mais pas mal quand même.

« Sidney, c’était extraordin­aire. Quand il est arrivé à 16 ans à Rimouski, il était déjà all business. C’est lui qui appelait les vétérans pour leur rappeler qu’ils avaient un gros match le lendemain. Il était déjà un maniaque de l’entraîneme­nt et était concentré presque à 100 % sur le hockey. Alexis est plus détendu mais il découvre ce qu’il doit faire pour exploiter pleinement son potentiel », dit-il.

En attendant de toucher les millions de la Ligue nationale, Lafrenière suit ses cours par correspond­ance, perfection­ne son anglais et surtout s’amuse en vivant son hockey tout en profitant de l’air salin de Rimouski.

Hier, il ne faisait pas soleil et pourtant, le golf devant l’hôtel Rimouski était beau à serrer le coeur.

Pas surprenant que Richards, Lecavalier et Crosby n’aient jamais oublié Rimouski.

Et qu’ils y reviennent…

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PHOTO COURTOISIE SIMON RENÉ Alexis Lafrenière est flanqué du propriétai­re de l’océanic, Alexandre Tanguay, et de l’entraîneur, Serge Beausoleil.
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