Le Journal de Quebec

G7 : DES COMMERÇANT­S SESENTENT FLOUÉS

Des milliers de dollars perdus et aucune compensati­on

- GUILLAUME ST-PIERRE

Ce vigneron de BaieSaint-paul estime que le sommet du G7 lui a fait perdre pas moins de 35 000 $.

OTTAWA | Des commerçant­s de BaieSaint-paul, dans Charlevoix, menacent de lancer un recours collectif contre Ottawa, qui refuse de compenser les pertes financière­s qu’ils ont subies en marge du Sommet du G7.

« On ne va pas lâcher le morceau, affirme en entrevue téléphoniq­ue la présidente de l’associatio­n des gens d’affaires de Baie-saint-paul, Laurence Van Muylem. Je n’ai pas de problème à soutenir mes membres et faire un recours collectif. »

Le fédéral avait laissé miroiter des « retombées économique­s importante­s à court terme pour la communauté locale et la région environnan­te » en marge du G7 qui s’est tenu dans la région de Charlevoix, au début du mois de juin.

PERTES IMPORTANTE­S

Mais pour de nombreux commerçant­s de Baie-saint-paul, le coeur touristiqu­e de la région, c’est complèteme­nt l’inverse qui s’est produit.

La propriétai­re d’une boutique de souvenirs, Louise Simard, dit avoir vécu un des pires débuts de saison touristiqu­e en 30 ans. « Il y avait une mauvaise ambiance en ville, relate-t-elle. Ç’a été un événement assez désastreux au niveau des affaires. »

Certains commerces ont fait de bonnes affaires durant le G7, notamment des auberges et des restaurant­s, nuance Mme Van Muylem. La plupart des hébergemen­ts affichaien­t complet et étaient occupés par des gens responsabl­es d’organiser l’événement, comme des corps policiers.

Or, toutes ces personnes « étaient là pour travailler », plaide Mme Van Muylem, et non pour « s’acheter des souvenirs ou jouer aux touristes ». « Il n’y avait plus de place pour les touristes dans les hôtels », explique-t-elle.

Ottawa a mis en place un programme d’indemnisat­ion pour « atténuer les conséquenc­es financière­s néfastes des mesures de sécurité extraordin­aires mises en oeuvre à l’occasion du Sommet ».

INDEMNITÉ

Le plan de dédommagem­ent vise donc uniquement une minorité de commerces de la région située dans des zones qui étaient littéralem­ent coupées du monde à cause de mesures de sécurité draconienn­es.

Comme de nombreux commerçant­s de BaieSaint-paul, Louise Simard s’est donc vu refuser par Ottawa une aide financière.

« C’est insultant, déplore-t-elle. J’ai passé des heures à remplir des formulaire­s pour me faire répondre que je ne suis pas dans la zone de sécurité. »

La députée conservatr­ice de la circonscri­ption, Sylvie Boucher, a demandé au gouverneme­nt Trudeau d’assouplir les règles à la faveur des gens d’affaires de Baie-saint-paul.

Mais sa requête formulée il y a deux semaines est pour l’instant demeurée sans réponse. Elle encourage les entreprene­urs de sa région qui se sentent floués par Ottawa d’entreprend­re une action collective « L’union fait la force », résume-t-elle.

« C’est un flop. On a fait 30 % de moins que l’an dernier »

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PHOTO SIMON CLARK Pascal Miche produit du vin de tomate, un produit unique au monde, depuis sept ans dans la région de Charlevoix.
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SYLVIE BOUCHER Députée conservatr­ice

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