Un gros lobby proarmes appuie des motards
La « NRA » canadienne se frottera à la SQ en cour
Près de 100 motards québécois qui ont perdu leur permis d’armes à feu parce qu’ils sont liés à des bandes « hors-la-loi » auront l’appui de la « NRA » canadienne pour demander aux tribunaux de corriger le tir.
Le Journal a appris que l’association canadienne des armes à feu — ou la National Firearms Association (NFA), l’équivalent au Canada de la National Rifle Association (NRA) des États-unis — offre sur son site web des conseils juridiques et de l’aide à tous les motards qui se sont fait désarmer la semaine dernière.
« RIEN À SE REPROCHER »
La NFA, le plus gros lobby proarmes au pays avec plus de 70 000 membres, a qualifié de « hautement préoccupante » cette « vague de révocations de permis » décrétée par le Bureau du contrôle des armes à feu et des explosifs, qui relève de la Sûreté du Québec (SQ).
« Nous n’appuyons pas les groupes de motards criminels et nous ne voulons pas qu’ils puissent avoir des armes à feu. Mais nous croyons que les gens injustement ciblés par cette mesure au Québec n’ont rien à se reprocher et qu’ils ne devraient pas avoir à rendre leurs armes », a argué le président de la NFA, Sheldon Clare, en entrevue téléphonique.
Selon lui, plusieurs « amateurs de moto » visés par ces révocations sont membres de la NFA et se sont plaints auprès d’elle. « Ces membres nous disent qu’ils n’ont rien fait de mal, qu’ils n’ont pas de casier judiciaire et estiment que [la SQ] les a déclarés coupables par association, a plaidé M. Clare. C’est contraire à la Charte des droits et libertés et nous allons les aider à contester ce processus devant les tribunaux. »
DE PARTOUT AU QUÉBEC
Comme Le Journal le rapportait hier, la SQ a accentué la pression sur les 87 Hells Angels et leurs 580 motards affiliés ou sympathisants au Québec.
Profitant de renseignements d’escouades de lutte au crime organisé, les autorités ont révoqué pour des motifs de sécurité publique les permis de 82 motards, en plus de refuser de nouvelles demandes de 14 autres motards. Les détenteurs avaient surtout des armes de chasse.
Le Bureau s’est appuyé sur des renseignements obtenus par des escouades policières de lutte au crime organisé pour conclure que chacune des personnes désarmées était « membre actif d’une bande de motards hors-la-loi ou associée à celle-ci ».