COMMENTAIRES Gagner et perdre en politique
Le peuple sait évaluer les politiciens selon ses critères qui n’ont pas la complexité de la démarche pédagogique moderne. Un verdict populaire qui traduit une appréciation impulsive des dirigeants, résultat de facteurs pas toujours mesurables. Il y a du punitif, de l’instinctif, de l’imprévisibilité dans le geste démocratique. Mais la voix populaire ou populiste impose du respect ou de la résignation.
Philippe Couillard, Jean-françois Lisée et tous les autres candidats défaits ont accepté de jouer cette joute oscillant entre la gloire et la défaite. Vivre l’expérience de cette activité intense, exigeante, qui impose ses lois robustes. Encaisser, répliquer, se réajuster, composer avec l’impossible, presque, s’exposer aux assauts verbaux démesurés et se dépasser pour servir !
Le pouvoir enivre et ébranle. Le pouvoir est éphémère et cruel. Les discours d’adieu ont tous cette dimension de noblesse. Bien plus qu’un bilan de mandat, une illustration du savoir quitter une fonction de prestige pour que la démocratie ait une suite.
La politique active prend tout son sens dans cette perspective constructive. Peu importe les options défendues avec fébrilité et conviction, elles sont tous centrées sur l’objectif d’un mieux vivre collectif. C’est l’essence de la démocratie !
Douglas Beauchamp