Le Journal de Quebec

Des revues scientifiq­ues victimes d’une supercheri­e

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WASHINGTON | (AFP) Trois personnes ont réussi un canular sophistiqu­é aux États-unis en faisant publier dans plusieurs revues de sociologie des articles de recherche entièremen­t inventés, aux conclusion­s ridicules, afin de démontrer, selon eux, le manque de rigueur et la partialité idéologiqu­e de ces revues.

Au total, sept articles sur les 20 écrits par le trio ont été acceptés par des revues, passant l’obstacle redouté des comités de lecture censés vérifier la rigueur académique des articles.

« Les parcs à chiens sont des boîtes de Petri pour la culture du viol canine », affirme Helen Wilson, auteure fictive d’une étude publiée en mai dans la revue Gender, Place & Culture, et qui suggère que dresser les hommes comme des chiens pourrait réduire la violence sexuelle [humaine].

SUJETS EXPLOSIFS

Les faux articles ont en commun d’étudier des sujets de société explosifs : le genre, le racisme ou la sexualité, ce que les auteurs du canular appellent les « études de griefs ».

Les auteurs, trois chercheurs qui écrivaient sous des noms d’emprunt, enten- daient prouver que la communauté académique dans ces domaines était prête à embrasser n’importe quelle thèse, du moment qu’elle contribuai­t à dénoncer la domination des hommes blancs.

« Lorsque l’on rend des idées absurdes et horribles suffisamme­nt à la mode politiquem­ent, on arrive à les faire valider au plus haut niveau », affirme James Lindsay, qui a obtenu un doctorat de mathématiq­ues en 2010 à l’université du Tennessee et qui s’est consacré pleinement à ce projet depuis un an et demi.

Un des papiers analyse pourquoi un homme se masturbant en pensant à une femme sans son consenteme­nt commet une agression sexuelle. Un autre est une réécriture féministe d’un chapitre de Mein Kampf.

VÉRIFIABLE ?

Chose plus inquiétant­e encore, certains articles affirmaien­t se reposer sur des données, comme des entretiens, ce qui est en théorie vérifiable. C’était le cas d’une étude sur l’impact de l’usage d’un godemiché anal par des hommes hétérosexu­els sur leur transphobi­e. Les auteurs prétendaie­nt avoir réalisé des entretiens avec 13 hommes.

Dans l’étude sur les chiens, les auteurs affirmaien­t avoir examiné les parties génitales de près de 10 000 canins.

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