À la rue après un violent incendie
Des résidents ont été pris en charge par la Croix-rouge après l’embrasement d’un immeuble en Haute-ville
Un incendie majeur a lourdement endommagé un immeuble à logements et a semé l’émoi dans le quartier Saint-jean-baptiste, à Québec, hier matin, jetant à la rue au moins huit personnes.
Le brasier s’est déclaré peu avant 9 h 50 dans un bâtiment de trois étages de la rue Richelieu abritant les adresses municipales 130, 134, 140 et 142.
Plusieurs voisins ont signalé aux services d’urgence que des flammes assaillaient le balcon à l’arrière de l’immeuble. Ces dernières ont ensuite progressé rapidement au toit et à un bâtiment voisin.
Un total de six personnes ont été évacuées dans les minutes suivantes. Tout le monde s’en est tiré indemne. D’autres résidents ont eu une bien mauvaise surprise à la fin de leur journée de travail et à l’aube de la longue fin de semaine.
En soirée, la Croix-rouge disait venir en aide à un total de huit personnes à la recherche d’un logis temporaire. C’est sans compter les sinistrés qui ont fait appel à des amis ou à leur famille.
En tout, neuf logements étaient toujours condamnés, hier soir, en raison de dommages causés par le feu, l’eau et la fumée.
DÉPLOIEMENT IMPORTANT
Les pompiers sont arrivés en un temps record, la caserne de la rue Saint-jean étant située tout juste à côté du lieu d’intervention. Ils étaient 80 au plus fort de l’incendie, une trentaine d’entre eux, en congé, ayant été rappelés en renfort.
Les sapeurs ont mis plus de 90 minutes pour résorber la partie visible de l’incendie, et il a fallu plus de quatre heures avant que le chef des pompiers annonce que la situation était maîtrisée. Un large panache de fumée était visible durant la majeure partie de la matinée.
« On a vu des flammes rouge vif entourées de fumée », a rapporté une résidente de la rue Saint-olivier. « C’était intense, très intense. Ç’a brûlé vite », a renchéri un individu qui faisait des travaux sur un toit à proximité.
En soirée, le Service de protection contre l’incendie de Québec n’était pas en mesure d’établir la cause exacte du sinistre. Aucune piste n’est privilégiée pour le moment et une enquête est ouverte, a mentionné le porte-parole des pompiers Bill Noonan. La valeur des dégâts se situera assurément dans les six chiffres, a-t-il précisé.
SECTEUR ARDU
L’étroitesse des rues dans le secteur et la mitoyenneté des bâtiments ont compliqué la tâche des pompiers et ont semé l’inquiétude parmi les résidents du secteur. Une quatrième alarme a été déclenchée. Deux autres bâtiments de la rue Saint-olivier ont subi des dommages sans gravité.
« On monte les alarmes rapidement puisque les bâtiments sont collés. On veut éviter les risques de propagation et aider à l’évacuation », a expliqué Bill Noonan.
Un résident évacué d’un immeuble voisin se remettait à peine de ses émotions, qu’il ruminait déjà, s’indignant que le bâtiment où il vit ne mise que sur une seule sortie d’urgence.
« J’étais dans mon lit et les policiers ont cogné en malades. […] Je pense à une personne démunie ou qui a de la misère à se déplacer. J’ai déjà fait une plainte dans le passé. Ça pourrait sauver bien des vies », estime-t-il.
— Avec la collaboration de Dominique Lelièvre