Le Journal de Quebec

Convaincue que sa fille est morte à cause de la pilule

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« Je ne dis pas qu’il faut jeter la pilule aux poubelles. Je dis qu’il faut informer nos jeunes femmes pour qu’elles soient plus alertes. »

Depuis la mort de sa fille en 2016 d’une embolie pulmonaire possibleme­nt causée par la pilule, Ginette Aumont veut sensibilis­er les femmes aux risques liés à ce mode de contracept­ion.

Florence avait 28 ans. Elle croyait que sa douleur au mollet et sa jambe enflée étaient causées par l’effort physique d’une course.

Mais quatre jours plus tard, l’éducatrice montréalai­se spécialisé­e en centre jeunesse a perdu connaissan­ce au travail et s’est fendu le menton en tombant. Elle s’est rendue à l’hôpital pour soigner sa blessure, mais en peu temps son état de santé s’est détérioré.

« La médecin, de l’âge de ma fille, est venue me voir en pleurs, se rappelle Mme Aumont. Et elle m’a dit en terme médical que ça s’était mal passé pour Florence […] On a su ensuite qu’elle était décédée d’une embolie. »

PAS D’OBLIGATION

Même s’il n’a pas été prouvé que la pilule contracept­ive était directemen­t reliée à son décès, la famille reste convaincue qu’elle en est responsabl­e.

Tous les médecins à qui Ginette Aumont a parlé lui ont demandé si sa fille prenait la pilule.

Après la médiatisat­ion du décès de Florence, Mme Aumont a aussi reçu des dizaines de témoignage­s qui l’amènent à mettre en doute les statistiqu­es des compagnies pharmaceut­iques.

« Quand j’ai lu les témoignage­s des femmes qui ont eu des problèmes de santé avec la pilule, j’étais enragée, se rappelle la mère de famille. On a tellement un sentiment d’impuissanc­e devant ces compagnies et devant le corps médical qui disent que les statistiqu­es ne sont pas alarmantes. »

Notre Bureau d’enquête a joint toutes les compagnies pharmaceut­iques qui fabriquent les pilules contracept­ives en vente au Québec, mais aucune n’a voulu accorder d’entrevue.

√ La multinatio­nale Pfizer a décliné notre demande en raison de ses « ressources limitées ».

√ Bayer et Mylan Pharmaceut­icals ne nous ont pas rappelés ni n’ont répondu à nos nombreux courriels.

√ Janssen, une filiale de Johnson & Johnson, ainsi que la compagnie TEVA, nous a recommandé de nous adresser à d’autres associatio­ns ou à Santé Canada. Après le retour d’appel d’une agente de communicat­ions chez Merck Canada, personne ne nous a rappelés.

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GINETTE AUMONT Mère

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