Nouveau médicament pour traiter la SLA
Un nouveau médicament visant à traiter la sclérose latérale amyotrophique (SLA) vient d’être approuvé au Canada, ce qui représente une « percée très importante », estiment les spécialistes.
Le médicament, appelé Radicava, n’enraie pas la SLA, mais permettra de ralentir sa progression de 33 %, indique le Dr Rami Massie, qui traite plusieurs personnes atteintes à l’institut et hôpital neurologique de Montréal.
« Ça donne plus de temps aux patients pour être fonctionnels. Pour utiliser leurs bras et leurs jambes », explique-t-il.
Déjà disponible au Japon, en Corée du Sud et aux États-unis, le médicament pourra désormais être utilisé chez nous, pour les patients « en début de maladie », soit dans les deux années suivant l’apparition des premiers symptômes.
AMÉLIORATIONS
Pour l’instant, les études n’ont pas encore démontré que le Radicava pouvait prolonger l’espérance de vie des personnes atteintes.
« Ce serait une conclusion logique, mais on ne sait pas si ça va continuer de ralentir la progression au fur et à mesure que la maladie va progresser », mentionne le médecin. L’espérance de vie varie entre deux et cinq ans suivant le diagnostic.
Le Dr Massie suit actuellement une vingtaine de patients qui sont traités par ce nouveau médicament.
« De façon anecdotique, je peux vous dire que certains patients ont moins de fasciculations [tremblements] et moins de crampes », explique-t-il.
FACTURE SALÉE
Impossible toutefois de savoir à combien se détaillera ce nouveau médicament chez nous et s’il sera remboursé par la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ).
Aux États-unis, le Radicava se détaille actuellement à près de 145 000 $ par année, alors qu’au Japon, on peut se le procurer pour près de 5000 $.
Plusieurs Canadiens s’y rendaient d’ailleurs régulièrement pour l’acheter.
Créé en 2015 au Japon d’abord pour traiter les accidents vasculaires cérébraux (AVC), le Radicava s’administre par perfusion intraveineuse à raison de 10 à 14 jours par mois. Distribué par Mitsubishi Tanabe Pharma Canada, il devrait être disponible au pays d’ici le mois d’avril prochain.
À ce jour, un seul médicament était disponible au pays pour traiter cette maladie dégénérative et incurable. Approuvé en 1994, le Riluzol n’avait pour effet que de prolonger l’espérance de vie de deux ou trois mois.