Le Journal de Quebec

La CAQ aura les coudées franches pour réformer le « bordel informatiq­ue »

- PIERRE-PAUL BIRON

800 M$ par année. C’est le montant que la CAQ espère récupérer dans le « bordel informatiq­ue », notamment en abolissant le Centre de services partagés du Québec (CSPQ), organisme que les caquistes ont souvent qualifié de « cancre » de la fonction publique. Pourtant, des experts invitent le parti à la prudence en misant plutôt sur la stabilité et la responsabi­lité ( voir encadrés).

Après avoir longtemps jeté la pierre au gouverneme­nt libéral pour ses échecs répétés en informatiq­ue, voilà que la Coalition avenir Québec aura les coudées franches pour faire les choses à sa façon.

Mené sur cette question par l’informatic­ien de profession Éric Caire, le parti a bien souvent abordé la ligne dure, notamment avec le Centre de services partagés du Québec chargé entre autres d’accompagne­r les ministères dans l’octroi de contrats.

« Incompéten­ce crasse », « cancre », « pas bons », « véritable farce », « sclérosé », Éric Caire n’a jamais mâché ses mots pour décrire le CSPQ et ses fonctionna­ires.

FUSION ET ÉCONOMIE

Le parti propose maintenant la fusion de l’organisme avec le Dirigeant principal de l’informatio­n (DPI) pour créer une toute nouvelle entité, le Centre d’excellence en technologi­e de l’informatio­n du Québec (CETIQ).

Selon les calculs du cadre financier du gouverneme­nt élu, la mesure ferait économiser 100 M$ par année à l’état et permettrai­t ultimement de diminuer les risques d’échecs connus par le passé.

« Tout ce monde-là s’enfarge mutuelleme­nt, avec le joyeux résultat qu’année après année, on a l’impression au gouverneme­nt du Québec qu’il est absolument impossible de réussir un projet informatiq­ue », avait lancé le député Éric Caire, alors porte-parole en matière d’efficacité de l’administra­tion publique, lors de l’annonce de la promesse en avril dernier.

La CAQ a aussi promis de diminuer la dépendance de Québec aux firmes externes en informatiq­ue. À titre d’exemple, 200 consultant­s, dont certains en Inde, ont récemment été embauchés par la SAAQ pour un projet informatiq­ue « par manque d’expertise ».

À terme, 30 % des consultant­s externes devront être remplacés par des employés de l’état en technologi­e de l’informatio­n pour « augmenter l’expertise du gouverneme­nt », souhaite la CAQ.

HAUSSE DES SALAIRES

Une hausse des salaires est toutefois à prévoir pour que Québec cesse d’être « confiné à un rôle de club-école pour l’entreprise privée » comme l’avait déjà affirmé Éric Caire.

Au fil des ans, le nouveau gouverneme­nt s’était aussi engagé à regrouper les 457 centres de traitement de l’informatio­n de l’état, à revoir le processus d’appel d’offres et la gestion des contrats publics ainsi qu’à diminuer les coûts d’approvisio­nnement.

Avec l’ensemble de ses mesures, la CAQ a promis de récupérer annuelleme­nt 800 M$.

 ?? PHOTO ADOBE STOCK ?? Première critique du « bordel informatiq­ue », la Coalition avenir Québec se retrouve aujourd’hui à la tête d’un gouverneme­nt majoritair­e qui aura sur les épaules le poids de ses nombreux engagement­s en matière de technologi­es de l’informatio­n.
PHOTO ADOBE STOCK Première critique du « bordel informatiq­ue », la Coalition avenir Québec se retrouve aujourd’hui à la tête d’un gouverneme­nt majoritair­e qui aura sur les épaules le poids de ses nombreux engagement­s en matière de technologi­es de l’informatio­n.

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