Oui, c’est mauvais!
Il y a d’excellents films de superhéros. Venom, avec Tom Hardy dans le rôle-titre, n’est malheureusement pas de ceux-là.
Venom, c’est le méchant (habituellement) de Spider-man. On l’a vu en 2007 dans Spider-man 3 où ce dernier était incarné par Topher Grace. Et, parce que Sony possède les droits de l’homme-araignée, il fallait bien que les studios rentabilisent, en cette période « glorieuse » d’overdose de justiciers masqués, leur investissement.
Sans aucun à-propos, les producteurs proposent de faire de Venom le personnage central d’une nouvelle franchise, totalement indépendante du reste de l’univers Marvel, majoritairement contrôlé par Disney.
L’introduction de ce Venom de 112 minutes est du déjà-vu. Un vaisseau spatial s’écrase sur Terre après une mission, libérant un symbiote (extraterrestre ayant besoin d’un corps humain hôte pour survivre), les autres prenant la direction du laboratoire de la compagnie de Carlton Drake (Riz Ahmed), un puissant homme d’affaires.
Eddie Brock (Tom Hardy), journaliste d’investigation, se fait demander d’interviewer Drake le plus complaisamment possible. Fort d’une éthique professionnelle redoutable, il accuse le magnat de tuer des cobayes humains lors d’expériences médicales secrètes. Du coup, il perd son emploi ainsi que sa fiancée Anne Weying (Michelle Williams). Son existence est ainsi réduite à néant.
Après un concours de circonstances tellement incroyable qu’il semble « arrangé avec le gars des vues », Brock se fait posséder par le symbiote appelé Venom. Et c’est à partir de ce moment que l’ennui cède la place au comique, au ridicule. Venom et Eddie discutent à loisir sur des sujets aussi divers que les superpouvoirs de l’entité, sa faim et la relation de l’humain avec son ex.
TOMBE À PLAT
On a droit pour 110 millions $ de budget — on s’y attendait — à une vingtaine de minutes de scènes de combat, réalisées à grands coups d’ordinateurs et avec quelques effets de style (des ralentis) qui n’ont rien de transcendant. Les dialogues non plus ne sont pas mémorables, le scénario écrit à six mains (par Jeff Pinkner, Scott Rosenberg et Kelly Marcel) et mis en images par Ruben Fleischer (l’excellent Zombieland) s’avérant, au mieux, d’une paresse et d’une monotonie que ne renieraient pas les producteurs de Superman.
Venom est brouillon, bancal, mal pensé, et surtout, totalement inutile. Conclusion ? Circulez, il n’y a rien à voir.