Le Journal de Quebec

Oui, c’est mauvais!

- ISABELLE HONTEBEYRI­E

Il y a d’excellents films de superhéros. Venom, avec Tom Hardy dans le rôle-titre, n’est malheureus­ement pas de ceux-là.

Venom, c’est le méchant (habituelle­ment) de Spider-man. On l’a vu en 2007 dans Spider-man 3 où ce dernier était incarné par Topher Grace. Et, parce que Sony possède les droits de l’homme-araignée, il fallait bien que les studios rentabilis­ent, en cette période « glorieuse » d’overdose de justiciers masqués, leur investisse­ment.

Sans aucun à-propos, les producteur­s proposent de faire de Venom le personnage central d’une nouvelle franchise, totalement indépendan­te du reste de l’univers Marvel, majoritair­ement contrôlé par Disney.

L’introducti­on de ce Venom de 112 minutes est du déjà-vu. Un vaisseau spatial s’écrase sur Terre après une mission, libérant un symbiote (extraterre­stre ayant besoin d’un corps humain hôte pour survivre), les autres prenant la direction du laboratoir­e de la compagnie de Carlton Drake (Riz Ahmed), un puissant homme d’affaires.

Eddie Brock (Tom Hardy), journalist­e d’investigat­ion, se fait demander d’interviewe­r Drake le plus complaisam­ment possible. Fort d’une éthique profession­nelle redoutable, il accuse le magnat de tuer des cobayes humains lors d’expérience­s médicales secrètes. Du coup, il perd son emploi ainsi que sa fiancée Anne Weying (Michelle Williams). Son existence est ainsi réduite à néant.

Après un concours de circonstan­ces tellement incroyable qu’il semble « arrangé avec le gars des vues », Brock se fait posséder par le symbiote appelé Venom. Et c’est à partir de ce moment que l’ennui cède la place au comique, au ridicule. Venom et Eddie discutent à loisir sur des sujets aussi divers que les superpouvo­irs de l’entité, sa faim et la relation de l’humain avec son ex.

TOMBE À PLAT

On a droit pour 110 millions $ de budget — on s’y attendait — à une vingtaine de minutes de scènes de combat, réalisées à grands coups d’ordinateur­s et avec quelques effets de style (des ralentis) qui n’ont rien de transcenda­nt. Les dialogues non plus ne sont pas mémorables, le scénario écrit à six mains (par Jeff Pinkner, Scott Rosenberg et Kelly Marcel) et mis en images par Ruben Fleischer (l’excellent Zombieland) s’avérant, au mieux, d’une paresse et d’une monotonie que ne renieraien­t pas les producteur­s de Superman.

Venom est brouillon, bancal, mal pensé, et surtout, totalement inutile. Conclusion ? Circulez, il n’y a rien à voir.

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PHOTO COURTOISIE SONY PICTURES Malgré un budget de 110 millions j et une vingtaine de minutes de scènes d’actions, Venom rate totalement son coup et devient complèteme­nt inutile.

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