Le Journal de Quebec

Un homme risque sa vie à chaque saut

Un Québécois qui a abandonné l’école à 16 ans a fait le tour du monde avec des spectacles de motocross

- AMÉLIE ST-YVES

YAMACHICHE | Un homme qui a décroché de l’école en secondaire 3 gagne toujours sa vie avec le motocross à 35 ans, après avoir fait le tour du monde grâce à ses sauts acrobatiqu­es.

Benoit Milot a mis tous ses oeufs dans le même panier lorsqu’il a abandonné ses études, en 1999, à l’âge de 16 ans. Il a toujours voulu gagner sa vie avec sa passion pour le motocross. Mais il y a beaucoup d’appelés et très peu d’élus dans ce monde compétitif.

Au début, il a eu des périodes très difficiles financière­ment, mais il n’a jamais abandonné. Même s’il empoche maintenant dans les six chiffres, il a gardé son habitude de dépenser peu, car il ne sait jamais quand sa carrière peut prendre fin.

« Je ne me gêne pas de dire que j’ai sûrement travaillé plus fort que n’importe qui dans ce milieu-là », mentionne-t-il.

Il ne recommande­rait pas à un jeune de l’imiter et d’être un décrocheur aussi tôt. Mais pour lui, ça a fonctionné.

Benoit Milot a parcouru la planète pour faire des sauts spectacula­ires sur son motocross. Il pratique le freestyle à temps plein depuis 2002. Il s’agit d’une discipline très dangereuse qui consiste à faire des acrobaties sur son bolide pendant qu’il est dans les airs.

ENTREPRISE

En 2010, l’homme originaire de Yamachiche, en Mauricie, a décidé que sa carrière ne dépendrait plus des autres et a lancé son entreprise, Production­s Benoit Milot. Il a commencé à vendre et monter des spectacles auxquels il pourrait participer, tout en embauchant d’autres pilotes à forfait.

Il a acheté des rampes, de l’équipement, une pépine, et a loué un terrain pour pratiquer, sans emprunter un sou.

« J’avais un style de vie vraiment bien en dessous de mes moyens. Pendant ce temps-là, j’empilais de l’argent. Quand je n’avais plus grand-chose devant moi, j’avais les outils pour me revirer de bord et partir ma propre bébelle », raconte-t-il.

Il a réussi à vendre 20 spectacles dès la première année du Milot Land Tour.

À 35 ans, le Québécois est un vétéran dans sa discipline. Son entreprise est une façon de pouvoir demeurer dans le milieu du motocross une fois que sa carrière d’athlète sera terminée.

Ne pas avoir de diplôme l’a amené à avoir le sentiment qu’il ne pouvait pas échouer ou devenir trop confortabl­e, car il n’avait pas de plan B.

Il a été invité un peu partout en Europe et aux États-unis pour des démonstrat­ions.

« Aller en Allemagne, c’était comme aller à Louisevill­e pour moi. C’était fou de même », affirme-t-il.

BLESSURE

Une blessure à l’automne 2010 aurait pu compromett­re sa carrière. Il a raté un atterrissa­ge à Louisevill­e et s’est fracturé le fémur, le bras et l’épaule droite. Il a dû faire de la réadaptati­on, puis est retourné chez ses parents temporaire­ment, en fauteuil roulant.

Il est fier de ne pas s’être découragé, car deux ans plus tard, il décrochait un contrat en Chine dans le spectacle de cirque The House of Dancing Water ( voirautret­exte).

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PHOTOS COLLABORAT­ION SPÉCIALE, AMÉLIE ST-YVES ET D’ARCHIVES, MARTIN CHEVALIER
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Benoit Milot, devant son motocross, dans son patelin de Yamachiche, en Mauricie. Il était en action il y a quelques semaines au Supercross au Stade olympique de Montréal.

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