L’autisme raconté par un père
Dans un témoignage sincère, où l’humour pimente des situations tantôt drôles, tantôt désolantes, l’enseignant au secondaire Pierre Duplessis raconte, du point de vue du père, le parcours de son fils autiste dans Raph Story. Pour lui, pas question de se la
Authentique, écrit avec une grande tendresse, une grande fraîcheur et beaucoup de références à la culture populaire, le livre de Pierre Duplessis décrit son propre parcours et celui de sa famille depuis la naissance de Raph, un jeune adulte qui a vraiment choisi d’aller à la rencontre de ses rêves.
L’histoire de la famille de Raph avait fait l’objet d’une émission
Donnez au suivant avec l’animatrice Chantale Lacroix, il y a quelques années : la famille était allée à Orlando visiter Walt Disney World.
Raph n’a rien fait à moitié : il a chanté à la Place des Arts avec Nicola Ciccone, séjourné un mois en Californie dans un camp d’immersion anglaise, et étudie présentement en animation 3D au Collège Bart de Québec. Tout un parcours pour un enfant non verbal qui n’entrait pas en contact avec les autres.
LES EMBÛCHES DU SYSTÈME
Dans Raph Story, Pierre Duplessis raconte ce qui se passe vraiment dans une famille avec un enfant autiste, les rencontres avec les spécialistes et les intervenants en tous genres, les labyrinthes du système éducatif et les embûches du système de la santé, les peurs qui apparaissaient soudainement, les défis en tous genres qui se sont présentés.
Cette histoire de parents qui se tiennent debout et ne se laissent pas abattre par le système est inspirante. « Je voulais raconter quelque chose de lumineux, sans fla-fla. Je ne voulais pas tomber dans l’émotif... sans le cacher non plus. J’ai écrit le livre avec mon coeur. »
Il décrit avec beaucoup d’humour un système souvent aberrant. « C’est comme la maison des fous d’astérix. Le système n’est pas à notre service du tout. Tu es assis devant eux, tu écoutes ce qu’ils ont à te dire, t’avales la pilule, et c’est tout. »
PRENDRE SON ENVOL
Raph a été capable de prendre son envol et se réaliser, à son avis, parce que lorsque Raph vivait un événement hautement stimulant dans sa vie, un effet slingshot se produisait. « Ça le propulsait. Quelque chose de gros comme Donnez au suivant ou chanter avec Nicolas Ciccone, ça lui a donné l’énergie pour continuer. »
Qu’est-ce qui a fait la différence ? « Dans le fond, Manon et moi, on s’est toujours mis en action. On n’a jamais attendu que les choses se produisent. »
Raphaël a clairement dit à ses parents qu’il réalisait sa différence. « Il a été capable d’évoluer malgré sa différence et vivre de belles choses. Ça lui a fait vivre des réussites. »
Pierre Duplessis est d’avis que le stéréotype de Rain Man a catalogué les autistes comme des gens qui performent dans un seul domaine. « Ce qui est difficile à départager, c’est que Raphaël s’accomplit dans l’animation 3D, mais il a aussi essayé de chanter, de faire autre chose. Ce qui me prouve que, oui, les autistes peuvent être bons dans quelque chose de particulier, mais je pense qu’il faut ouvrir les horizons et leur faire essayer plein de choses. Des fois, on peut être agréablement surpris ! »
Il espère que le livre va ouvrir les yeux aux gens. « Regardez : les autistes sont des gens sociaux, ils font des blagues, ils sont agréables. Je souhaite que le portrait des autistes soit positif avec Raphaël et montrer que, oui, ils peuvent s’accomplir, travailler, être appréciés, évoluer en société comme tout le monde. Il faut juste leur donner la chance. »