Le Journal de Quebec

5 choses à savoir sur la curiosité

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Si une mère pouvait demander à une bonne fée d’offrir à son enfant le don le plus utile, ce don serait assurément la curiosité, disait Eleanor Roosevelt. D’où vient la curiosité ? Peut-on l’entretenir ? A-t-elle des côtés sombres ?

1 Une nourriture. Les chercheurs en psychologi­e voient les choses selon deux écoles, rapporte Josh Clark dans How stuff works. D’après la théorie des pulsions, la curiosité serait un besoin naturel à apaiser au même titre que la faim et la soif. Ainsi, on pourrait comparer les sujets de notre curiosité à des aliments. On se nourrit de mots croisés, de casse-tête, d’une langue qu’on apprend, d’un voyage qu’on fait. Une fois notre curiosité satisfaite dans un domaine, on continue d’approfondi­r ou on change de sujet.

2 Un monde ordonné.

Selon une autre approche, qu’on appelle incongruit­y theory, au cours de notre vie, on rencontre divers éléments, objets ou personnes qui ne correspond­ent pas à ce qu’on connaît du monde. Face au chaos que cela suscite en nous, on cherche des explicatio­ns. Notre objectif : recréer un ordre dans la vie. La curiosité serait donc stimulée par notre besoin de vivre dans un monde ordonné et cohérent.

3 Une source de

plaisir. Autre aspect des choses : pour notre cerveau, satisfaire notre curiosité serait un plaisir. Dès qu’on trouve un mot des mots croisés, une solution à un problème ou des renseignem­ents sur un sujet d’intérêt, on recevrait une part de dopamine. Pendant quelques minutes, c’est la joie ! 4 Un cerveau qui grandit. En 2006, une étude sur la neuroplast­icité du cerveau a été faite auprès d’un groupe d’apprentis conducteur­s de taxi londoniens. Pour leur emploi, ils devaient étudier un nombre incalculab­le de noms de rues et leurs lieux (il paraît que les rues de Londres sont très ardues à démêler) et ils ont été comparés à une population témoin. Résultat : les apprentis chauffeurs de taxi ont vu leur hippocampe, une région du cerveau, prendre du volume au cours des quatre années de l’étude. Devenus aptes à se localiser n’importe où dans la ville, leurs cerveaux s’étaient modifiés, ils étaient plus intelligen­ts. Ce qui fait dire à certains chercheurs, dont la docteure Véronique D. Bohbot de l’hôpital Douglas qu’on devrait cultiver notre intelligen­ce spatiale et se passer souvent du GPS.

5 Seulement de bons côtés ? Ce n’est pas sûr.

Pensons à deux mythes grecs : Pandore et Icare. Pandore est humaine, elle a tous les dons. Le jour de son mariage, elle reçoit une jarre qu’elle ne doit pas ouvrir. Curieuse, elle l’ouvre, et c’est alors que tous les maux (la mort, la maladie…) se répandent sur la Terre. Il y a aussi le mythe d’icare qui s’évade du labyrinthe grâce à ses ailes de cire. Il est tellement heureux de cette nouvelle liberté qu’il se rapproche du soleil. Ses ailes fondent. Il meurt. La leçon de ces deux mythes ? Soyons curieux jusqu’à un certain point.

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