Legault veut des « assurances » avant d’appuyer Michaëlle Jean
AFP | Le premier ministre désigné François Legault compte réserver sa décision sur le vote pour la direction de l’organisation internationale de la Francophonie (OIF), qui oppose Michaëlle Jean à la Rwandaise Louise Mushikiwabo, a indiqué hier un porte-parole.
« Concernant le poste de secrétaire générale de la Francophonie, nous avons demandé un rapport au Conseil exécutif tout en mettant l’accent sur les attentes de notre nouveau gouvernement à l’égard de L’OIF : transparence, bonne gestion des finances de l’organisation et une culture de résultats », a déclaré à L’AFP Ewan Sauves, attaché de presse de François Legault.
« M. Legault souhaite recevoir ces assurances avant de se prononcer », a-t-il ajouté.
DÉPENSES SOMPTUEUSES
Le gouvernement libéral de Philippe Couillard avait, comme Ottawa, appuyé un second mandat de Mme Jean, après avoir exprimé des réserves à l’égard de la gestion et du train de vie de l’ancienne gouverneure générale native d’haïti et ex-journaliste de Radio-canada.
Au cours de son mandat qui se termine, Michaëlle Jean a été éclaboussée par des révélations entourant des dépenses somptueuses, notamment les 500 000 $ nécessaires à la rénovation de sa résidence officielle.
François Legault, qui compte former son gouvernement le 18 octobre, doit partir demain à Erevan, en Arménie, pour assister au Sommet de L’OIF qui se tiendra jeudi et vendredi. Les chefs d’état et de gouvernement de la Francophonie doivent alors voter pour la direction de l’organisation.
Le Québec et le Canada sont les deuxièmes contributeurs de L’OIF derrière la France.
INQUIÉTUDES
Mme Jean, qui brigue un second mandat, est opposée à Mme Mushikiwabo, ministre des Affaires étrangères rwandaise qui a notamment reçu l’appui du président français Emmanuel Macron, désireux de voir la direction de L’OIF revenir à un Africain.
La Rwandaise a également reçu l’assurance du « soutien collectif » des dirigeants de l’union africaine (UA).
La candidature de la diplomate a fait sourciller des défenseurs des droits de l’homme, telle L’ONG Reporters sans Frontières (RSF) qui s’est « inquiétée » que la ministre d’un pays qui « dispose de l’un des pires systèmes de répression à l’égard des médias et des journalistes » puisse diriger l’organisation internationale de la Francophonie.