Morneau rassure quant au commerce avec la Chine
OTTAWA | (Agence QMI) Le ministre canadien des Finances, Bill Morneau, voit avec réalisme la clause de l’accord États-unis–mexique–canada (AEUMC) qui obligerait le Canada à informer ses deux partenaires de son intention de négocier un accord de libre-échange avec un pays n’ayant pas une économie de marché, tel que la Chine.
Dans une entrevue diffusée hier à l’émission Question Period, à l’antenne du réseau CTV, M. Morneau a indiqué qu’il ne s’agit que d’une « réalité pragmatique » du monde des affaires.
RESTER « PRAGMATIQUES »
« Nous avons un accord en cours avec les États-unis, a-t-il expliqué. Nous avons bien sûr un programme dans lequel nous souhaitons diversifier les échanges commerciaux, y compris vers des pays comme la Chine. Les États-unis le savent, ce n’est pas nouveau. »
Il a souligné que dans l’accord de libreéchange nord-américain (ALENA), l’accord précédent, les États-unis avaient la possibilité de se retirer moyennant un préavis de six mois, alors que dans le nouvel accord, « ils ont la possibilité de partir s’ils n’aiment pas ce que nous faisons avec la Chine ». « On va juste être pragmatiques […] », a-t-il ajouté.
Le ministre a précisé que d’avoir une telle clause dans le nouvel accord « ne change absolument rien ».
Il minimise ainsi les préoccupations exprimées, depuis l’annonce de l’entente lundi, par certains experts et des opposants à son gouvernement, qui craignent qu’il s’agisse d’une ingérence des États-unis dans les affaires internes du Canada.
LA CHINE OFFUSQUÉE
La Chine s’est par ailleurs montrée offusquée et a déploré cette façon de faire qu’elle a qualifiée d’hégémonique et d’interférence flagrante.
La clause en question de L’AEUMC prévoit qu’une partie doit informer les autres de son intention d’entamer des négociations sur un accord de libreéchange avec un pays n’ayant pas d’économie de marché.
L’entrée d’une partie dans un accord de libre-échange avec un tel pays, si elle est jugée néfaste pour L’AEUMC, permettrait aux autres parties de mettre fin à L’AEUMC et de le remplacer par un accord bilatéral.