Le Journal de Quebec

Persuader les dirigeants de revenir au Québec

Une base de données de Québécois à l’étranger

- PHILIPPE ORFALI

Sur le point de céder sa place à la tête de l’internatio­nal Executive Search Federation (ISEF), le chasseur de têtes Normand Lebeau est plutôt fier de son arme secrète: une base de données contenant les noms de 3000 dirigeants québécois vivant à l’étranger.

Les entreprise­s québécoise­s sont de plus en plus à la recherche de talent québécois établi à l’étranger, que ce soit pour pourvoir à des postes à la tête de filiales internatio­nales ou pour les rapatrier au Canada, souligne M. Lebeau, le président des opérations montréalai­ses de l’agence de recrutemen­t de dirigeants Mandrake.

« Pour un ensemble de raisons, ça peut être difficile d’attirer du talent étranger au Québec », dit-il.

3000 CURRICULUM VITAE

Il y a le climat, mais aussi les impôts et les taxes que paient les plus riches, de même que le facteur linguistiq­ue qui entrent en ligne de compte lorsque vient le temps d’envisager un emploi au Québec, souligne M. Lebeau.

« Attirer un Américain ici, c’est difficile à cause de ça. Et de plus en plus d’entreprise­s valorisent d’avoir des dirigeants francophon­es. Pour plusieurs, trouver des francophon­es c’est bien, trouver des Québécois, c’est mieux. On répond à ça avec notre base de données. »

Développé au cours des 24 derniers mois avec les membres de L’IESF présents dans 18 pays, cet outil recense les noms et les curriculum vitae de près de 3000 Québécois occupant des fonctions de direction à l’internatio­nal, principale­ment en Europe et dans les Amériques, et provenant de toutes les industries.

« Si le géant de la sécurité Garda cherche un Québécois pour occuper un poste de haute direction à l’étranger, on peut les aider avec ça. On peut facilement le mettre en contact avec cette personne. »

« Il n’y a pas des mois de recherches, on sait qui est cette personne. »

DES PERCEPTION­S QUI CHANGENT

Un autre facteur contribue grandement à attirer des talents ici, affirme le recruteur aguerri : la réputation internatio­nale du Québec et de son milieu d’affaires se serait grandement améliorée au cours des dernières années.

« Les gens à qui on parle savent que depuis 24 mois environ, l’économie québécoise va bien. L’aspect économique, le climat d’affaires, n’est plus une inquiétude profonde, alors que ça a déjà été le cas. L’impression que le Québec est à la traîne, on ne la sent plus. Et ça, c’est très encouragea­nt », conclut le président de Mandrake Groupe Conseil.

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PHOTO PHILIPPE ORFALI Le Montréalai­s Normand Lebeau a dirigé pendant quatre ans l’internatio­nal Executive Search Federation, un réseau de firmes de recherches de dirigeants pour des entreprise­s présentes dans 18 pays.

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