Le Journal de Quebec

Patrice L’heureux n’est plus

L’ancien boxeur de 46 ans a été retrouvé sans vie à son chalet de Saint-tite

- Jonathan Bernier l Jbernierjd­m

Le monde de la boxe québécoise a subi une véritable onde de choc en matinée en apprenant le décès de Patrice L’heureux.

Âgé de 46 ans, celui que l’on surnommait Le Granit a été retrouvé sans vie dans son chalet. C’est sa conjointe, sans nouvelles de lui depuis quelques heures, qui a fait la triste découverte dans la nuit de dimanche à hier. Le corps de l’athlète de Shawinigan a été transporté à Québec où une autopsie visant à confirmer la cause du décès sera pratiquée. Jusqu’ici, l’hypothèse d’une crise cardiaque ou d’une embolie est la plus plausible.

Samedi, L’heureux a assisté au gala de Eye Of The Tiger Management, mettant en vedette Simon Kean, au Centre Vidéotron.

En 30 combats chez les profession­nels, L’heureux a maintenu un dossier de 24-5-1, passant le K.-O. à 13 adversaire­s.

« UN GARS SOLIDE, UN MODÈLE »

Le 13 novembre 2004, L’heureux avait vaincu le Néo-écossais Steve Mackay, au Casino de Montréal, pour ramener le titre canadien des poids lourds au Québec pour la première fois depuis les belles années de Robert Cléroux, dans les années 1960.

Les deux duels que se sont livrés David Cadieux et lui en 2006 resteront à jamais dans les annales de la boxe trifluvien­ne.

« Le hasard a voulu que je sois attablé dans un restaurant de Saint-tite pour déjeuner lorsque j’ai appris la nouvelle. Quelques instants plus tard, son père Gaëtan est entré en pleurs dans l’établissem­ent. Je suis allé le serrer fort dans mes bras », a raconté Cadieux, en entrevue au Journal de Montréal.

« Patrice, c’était quelqu’un avec énormément de charisme, un gars solide, un modèle. Son passage ici-bas aura été bénéfique pour notre sport », a ajouté le Trifluvien.

UN BOXEUR COURAGEUX

Le promoteur de boxe Yvon Michel a très bien connu le regretté boxeur, qu’il a longuement côtoyé au cours de sa carrière.

« Il a été l’un des premiers, sinon le premier boxeur qu’on a mis sous contrat [avec le Groupe Yvon Michel] », s’est-il rappelé.

« C’est tout un choc, on est vraiment atterrés, a-t-il admis. Patrice L’heureux a été bien plus qu’un boxeur pour nous. »

Michel s’est remémoré plusieurs beaux moments de la carrière de L’heureux, que ce soit chez les amateurs, ou encore lorsqu’il est devenu champion canadien.

« On l’avait amené en Allemagne où il avait affronté le médaillé d’or des Jeux olympiques de 2004, Alexander Povetkin, a-t-il poursuivi. Il n’avait pas froid aux yeux, il montait dans le ring contre n’importe qui. Il a terminé avec une belle fiche. »

UN HÉROS EN MAURICIE

Toujours de bonne humeur, L’heureux avait repris la compagnie de son père dans le domaine du granit et écoulait des jours paisibles, même si l’envie de boxer le tenaillait toujours.

« Il m’avait même dit, à 46 ans, qu’il s’entraînait et que ça allait bien, il pensait peut-être faire un retour pour affronter Simon Kean, a révélé Michel. Je lui ai répondu qu’il était heureux dans sa vie et qu’il n’avait pas besoin de ça. Mais ça dit comment tout allait bien pour lui. C’est pour ça que le choc est plus grand. Pas d’accident, pas de maladie, il a disparu dans un claquement de doigts, comme ça. »

« C’est dommage pour tous ceux qu’il laisse derrière. C’est un héros à Saint-tite et dans toute la Mauricie. Je suis sûr que tout le monde n’aura que de bonnes paroles pour lui. » – Avec la collaborat­ion de Mathieu Boulay et TVA Sports

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PHOTO D’ARCHIVES Patrice L’heureux (en blanc) lors d’un combat de boxe contre David Cadieux en 2006, du côté de Trois-rivières.
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