Le Journal de Quebec

REILLY À LA BONNE PLACE

Le changement d’air semble salutaire pour le défenseur

- Jean-françois Chaumont l Jfchaumont­jdm

Il y a toujours un risque d’abandonner trop rapidement avec un jeune défenseur prometteur. Le Wild du Minnesota pourrait le regretter avec Mike Reilly. Acquis pour un modeste choix de 5e tour à la date limite des transactio­ns en février dernier, Reilly a rapidement gagné en confiance avec le Canadien.

« Cette transactio­n représente la meilleure chose qui me soit arrivée, il n’y a aucun doute, a lancé Reilly. Dès que je suis arrivé l’an dernier, j’ai eu une occasion. Je veux transporte­r cet élan de l’an dernier et m’améliorer. J’ai rencontré Berg (Bergevin) et Claude (Julien) en fin de saison, j’avais de petites choses à travailler. »

« Mes attentes étaient élevées avant le camp, a-t-il poursuivi. La première étape était de me présenter au camp en bonne forme et de laisser une bonne première impression. Je crois l’avoir fait et ça s’est transporté en ce début de saison. »

On ne gravera pas le nom de Reilly sur le trophée Norris après deux rencontres. À l’image du bon début de saison de l’équipe, il faut rester calme. Mais le défenseur de 25 ans a montré des signes très encouragea­nts depuis le début du camp. Après Jeff Petry, il est le défenseur le plus utilisé par Julien avec un temps de jeu moyen de 21 min 44 s.

UTILISÉ EN INFÉRIORIT­É NUMÉRIQUE

Reconnu pour sa rapidité et sa relance du jeu, Reilly a aussi offert de précieux services au CH lors des matchs contre les Maple Leafs et les Penguins en infériorit­é numérique. Il se retrouve encore une fois au deuxième rang de l’équipe avec un temps d’utilisatio­n de 2 min 40 s. Noah Juulsen, son partenaire à la ligne bleue, domine cette catégorie de statistiqu­e à 2 min 42 s.

« Il connaît un bon début de saison, a reconnu Julien. Il impression­ne dans tous les aspects du jeu depuis le camp. Défensivem­ent, il a un bon bâton. Offensivem­ent, il bouge bien la rondelle et il peut aussi bien la transporte­r. J’aime la façon qu’il se comporte sur la patinoire. Il joue avec confiance. »

LA PRESSION DU MINNESOTA…

Né à Chicago en Illinois, Reilly a déménagé avec sa famille au Minnesota à l’âge de trois ans. Il a grandi dans un État où le hockey est roi. Il a porté les couleurs des Gophers de l’université du Minnesota avant ceux du Wild dans la LNH.

À son arrivée dans la LNH, Reilly a composé avec beaucoup d’attentes. Il n’était pas juste un produit local avec le Wild. Il avait également renoncé à parapher un contrat avec les Blue Jackets de Columbus qui l’avaient repêché au quatrième tour en 2011. Le 1er juillet 2015, le Wild avait gagné le « derby » pour Reilly, un jeune joueur autonome convoité après une dernière saison universita­ire de 42 points (6 buts, 36 aides) en 39 matchs.

À ses deux premières saisons chez les profession­nels, Reilly a fait la navette entre le Wild de Iowa dans la Ligue américaine et le Wild dans la LNH. Puis, à sa troisième année, il a pris la route de Montréal dans une transactio­n mineure.

« Je pense simplement que leurs défenseurs étaient assez bons, a-t-il dit pour tenter d’analyser ses insuccès au Minnesota. Ils avaient Ryan Suter et quelques jeunes qui arrivaient dans leurs bonnes années. J’ai fait de mon mieux là-bas, j’arrivais avec la bonne attitude. Ça n’a simplement pas fonctionné. »

« Ça fait partie du processus de cimenter ta place dans une formation, a-t-il enchaîné. En ce moment, je suis là où je voulais être. C’est le jour et la nuit entre le Minnesota et ici. »

À Montréal, Reilly n’a pas juste gagné un poste de régulier à la ligne bleue. Il a aussi retrouvé une paix d’esprit. Il passe plus incognito sous les couleurs du CH, comparativ­ement à ses jours au Minnesota.

« Je pense que c’est la première fois qu’on me parle d’une pression qui est pire qu’à Montréal pour un joueur, a répondu Julien avec le sourire. Surtout quand ça vient d’un journalist­e. Je dirais honnêtemen­t que c’est plus une question d’un joueur qui se développe sur le tard. On dit que les gardiens ont souvent besoin de quatre ans dans les mineures avant de faire le saut. Pour les défenseurs, ça prend aussi du temps. Mike Reilly fait peut-être partie de ce groupe. Il se découvre lui-même et il gagne en confiance. On voit les résultats. »

Si Julien a dit de très bons mots au sujet de Reilly, Brendan Gallagher a offert la meilleure analyse.

« Mike est l’un de nos meilleurs défenseurs depuis le début du camp, il ne fait pas d’erreurs, a noté le petit ailier. Marc a réalisé un bon coup en obtenant ses services pour un choix de 5e tour. Mais il ne faut pas oublier que tu peux trouver de bons joueurs au 5e tour… »

En 2010, le CH avait misé sur Gallagher au 5e tour avec le 147e choix au total.

« C’EST LE JOUR ET LA NUIT ENTRE LE MINNESOTA ET ICI » – Mike Reilly

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PHOTO PIERRE-PAUL POULIN Mike Reilly a pris les bouchées doubles à l’entraîneme­nt à Brossard, hier.
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