Le Journal de Quebec

Emporté par sa plus grande passion

Charles-éric Simard, 31 ans, adorait se retrouver sur un lac à pêcher ou à chasser

- PIERRE-PAUL BIRON

Le chasseur mort noyé dimanche dans un lac près de Chibougama­u a été victime d’un « accident bête », raconte un ami qui l’accompagna­it et qui a tout tenté pour sauver « son grand chum », frôlant lui-même la mort.

Charles-éric Simard, 31 ans, a sombré dans les eaux du lac Alida dimanche matin lorsque le canot dans lequel il se trouvait avec son cousin a chaviré. Du rivage, Patrick Roy, grand ami de la victime, a vu la terrible scène se dérouler sous ses yeux.

« Ils ont chaviré à environ 50-60 mètres du bord. Ils sont tombés dans l’eau en même temps », explique, toujours sous le choc, M. Roy, précisant que les amis étaient à la chasse à l’oiseau migrateur lorsque la victime aurait perdu pied dans le canot.

« Habillé très épais » en raison du temps froid et sans veste de flottaison, CharlesÉri­c Simard avait de la difficulté à nager et était condamné à couler. Son ami s’est alors déshabillé avant de se jeter à l’eau pour tenter de le sauver.

« Avec le froid, je n’ai pas réussi à le traîner. J’ai eu à prendre une terrible décision. Soit c’était nous deux soit je le laissais aller », raconte Patrick Roy, la voix nouée par l’émotion.

Ce dernier a d’ailleurs eu de la difficulté à regagner le rivage seul. « Même à 10 mètres du bord, je croyais y rester moi aussi. L’eau était tellement froide, mes muscles ne fonctionna­ient plus. »

INEXPLICAB­LE

Le père de la victime, qui a aussi accepté de se confier au Journal, s’explique toujours mal les circonstan­ces du drame qu’il qualifie d’accident bête. Il ne comprend pas pourquoi Charles-éric, pourtant toujours prudent, ne portait pas de veste de sauvetage.

« Il ne prenait pas la sécurité à la légère. Il s’occupait de tout le monde quand ils allaient à la pêche pour s’assurer qu’ils avaient tout ce dont ils avaient besoin avant de partir. Par contre, dans ces circonstan­ces-là, on dirait qu’il n’a pas pensé à lui », raconte avec émotion Jean Simard.

Toujours marqué par les images du drame, Patrick Roy ne comprend pas non plus les raisons qui ont poussé son grand ami à s’aventurer dans le canot sans protection.

« C’était un gars posé. Alexandre [son cousin] lui a dit de ne pas y aller sans veste et Charlot a hésité. Mais il a dit “on est rendus, on va être prudents” », se rappelle-t-il, décrivant la victime comme quelqu’un de responsabl­e et d’intelligen­t. « Il a toujours mis sa veste, sauf cette journée-là. »

REPÊCHÉ PAR DES PLONGEURS

La victime, qui travaillai­t depuis quelques années pour le Réseau de transport de la Capitale, est tombée dans les froides eaux du lac Alida, qui se trouve à 30 km au sud-est de Chibougama­u, vers 11 h dimanche matin. Rapidement, une opération de secours s’est organisée, mais le corps n’a pu être localisé.

C’est la Sûreté du Québec qui a localisé la dépouille 24 heures après l’incident. « Le corps a été repêché par nos plongeurs vers 12 h 30 lundi », précise Jean-raphaël Drolet, porte-parole du corps de police.

Une enquête a été ouverte pour établir les circonstan­ces exactes ayant mené au décès de Charles-éric Simard.

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