Des règles bien différentes
HORMONE DE CROISSANCE
Les producteurs laitiers américains peuvent utiliser une hormone de croissance interdite au Canada depuis 20 ans. La somatotrophine bovine fait en sorte que les vaches vont produire plus de lait. Les inquiétudes portent surtout pour la santé des bêtes selon des experts, puisque la production intensifiée peut causer des mastites sévères et entraîner des infections.
« Les vaches deviennent des animaux exploitables au bon vouloir de l’être humain à une époque où nous sommes en train de remettre en cause nos manières sauvages d’exploiter les animaux », dit Geneviève Dufour, responsable de la maîtrise en droit international et politique internationale appliqués à l’université de Sherbrooke.
Le vétérinaire et professeur à l’université de Montréal, Simon Dufour, soutient que son utilisation est de moins en moins populaire aux ÉtatsUnis. « Mais il y a la possibilité de le faire, nous n’avons pas cette possibilité-là », résume-t-il.
ANTIBIOTIQUES
Au Québec, tout antibiotique doit être prescrit par un vétérinaire. Une barrière qui entraîne une « utilisation plus judicieuse et probablement moindre » selon Simon Dufour, alors qu’aux États-unis « il n’y a pas de contrôle ».
Les laits sont cependant testés des deux côtés de la frontière, et la vente est interdite s’ils contiennent des résidus d’antibiotiques « à des niveaux détectables », dit M. Dufour.
POLLUTION
De nombreux médias américains rapportent d’importants déversements de fumier. Par exemple, un quotidien du Wisconsin rapportait des fuites de près de 4 millions de litres en 2013 seulement.
Selon Daniel Lefebvre, qui est le directeur général de Valacta, un centre d’expertise en production laitière, les fermes américaines ont très rarement des lagunes en béton, comme au Québec, pour retenir le fumier. « Habituellement, c’est à même le sol », dit-il.
D’ailleurs, l’organisme Midwest Environmental Advocates milite au Wisconsin pour une meilleure protection de la nappe phréatique. « Les lois fédérales protègent surtout les eaux de surface », dit l’avocate Tressie Kamp.
Simon Dufour souligne que 80 % du lait américain est produit par des mégafermes de plus de 30000 vaches, en Californie, ce qui a aussi un grand impact environnemental.