Le Journal de Quebec

Maîtres chez nous

- MATHIEU BOCK-CÔTÉ mathieu.bock-cote@quebecorme­dia.com

Il fallait un sacré culot pour oser placer la manifestat­ion de dimanche dernier sous le signe de l’antiracism­e.

Nous étions plutôt devant une manifestat­ion haineuse organisée par l’extrême gauche, qui assimile au racisme la simple idée de frontière et le manque d’enthousias­me pour l’immigratio­n massive.

RACISME ???

On ne se fermera pas les yeux : la présence massive du voile islamique, dont la significat­ion politique est évidente, était troublante. Les islamistes qui le promeuvent et refusent tout compromis à son sujet veulent assurer à travers ce symbole une visibilité publique maximale à l’islam, en faisant comprendre à la société qui l’accueille qu’il s’installe chez elle en imposant ses propres conditions.

Ils ont ensuite l’incroyable culot de maquiller cela derrière la logique des droits de la personne.

Dans le même esprit, il faut bien constater que cette manifestat­ion était bien plus anglophone que francophon­e. Comment ne pas y voir une illustrati­on supplément­aire de ce qu’une partie du système médiatique refuse de voir : une trop grande part des communauté­s issues de l’immigratio­n s’anglicise et veut nous faire comprendre, dans un moment d’affronteme­nt, qu’elles n’acceptent plus que le français soit notre langue commune.

Comment ne pas y voir une preuve presque caricatura­le de l’échec de l’intégratio­n ? Concordia n’est pas un modèle pour le Québec.

Globalemen­t, le message était clair : non seulement les manifestan­ts de dimanche dernier n’acceptent pas de s’intégrer dans la société qui les a accueillis, mais plus encore, ils s’y installent en voulant y imposer leur loi. On ne fera pas l’erreur de croire qu’ils représente­nt tous les immigrants : ce serait absurde, stupide et grossier. Mais ils ne représente­nt pas rien non plus. En contestant la légitimité d’un gouverneme­nt d’abord élu par la majorité historique francophon­e, ils expliquent à cette dernière qu’elle est étrangère chez elle et que son simple désir d’affirmatio­n collective est moralement illégitime.

Pour le dire avec les mots de notre époque, il s’agissait, sans le moindre doute, d’une manifestat­ion québécopho­be.

Et c’est dans cet esprit qu’une Charte de la laïcité est plus que nécessaire. Elle entend poser un principe clair : à Rome, on fait comme les Romains. Le Québec n’est pas une terre vierge. C’est un pays que nous avons marqué par plus de quatre siècles d’histoire.

D’ailleurs, s’il n’est plus possible de demander aux employés de l’état en position d’autorité de ne pas afficher de signes religieux ostentatoi­res, c’est que nous avons capitulé pour de bon devant le multicultu­ralisme et les pires intégriste­s religieux.

QUÉBÉ COPHOBIE

Le gouverneme­nt Legault aura des adversaire­s redoutable­s. Une bonne partie du système médiatique mènera une campagne active pour faire dérailler le projet et n’hésitera pas à traiter de la question avec une rhétorique victimaire larmoyante, comme si la CAQ martyrisai­t les communauté­s issues de l’immigratio­n.

De même, la gauche radicale, dominante dans l’université, militera ardemment contre la loi.

D’une certaine manière, l’heure de la réaffirmat­ion nationale des Québécois francophon­es vient de sonner. En chassant les libéraux, ils ont repris le contrôle de leur gouverneme­nt. Il est temps pour eux de dire : maîtres chez nous.

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