Maîtres chez nous
Il fallait un sacré culot pour oser placer la manifestation de dimanche dernier sous le signe de l’antiracisme.
Nous étions plutôt devant une manifestation haineuse organisée par l’extrême gauche, qui assimile au racisme la simple idée de frontière et le manque d’enthousiasme pour l’immigration massive.
RACISME ???
On ne se fermera pas les yeux : la présence massive du voile islamique, dont la signification politique est évidente, était troublante. Les islamistes qui le promeuvent et refusent tout compromis à son sujet veulent assurer à travers ce symbole une visibilité publique maximale à l’islam, en faisant comprendre à la société qui l’accueille qu’il s’installe chez elle en imposant ses propres conditions.
Ils ont ensuite l’incroyable culot de maquiller cela derrière la logique des droits de la personne.
Dans le même esprit, il faut bien constater que cette manifestation était bien plus anglophone que francophone. Comment ne pas y voir une illustration supplémentaire de ce qu’une partie du système médiatique refuse de voir : une trop grande part des communautés issues de l’immigration s’anglicise et veut nous faire comprendre, dans un moment d’affrontement, qu’elles n’acceptent plus que le français soit notre langue commune.
Comment ne pas y voir une preuve presque caricaturale de l’échec de l’intégration ? Concordia n’est pas un modèle pour le Québec.
Globalement, le message était clair : non seulement les manifestants de dimanche dernier n’acceptent pas de s’intégrer dans la société qui les a accueillis, mais plus encore, ils s’y installent en voulant y imposer leur loi. On ne fera pas l’erreur de croire qu’ils représentent tous les immigrants : ce serait absurde, stupide et grossier. Mais ils ne représentent pas rien non plus. En contestant la légitimité d’un gouvernement d’abord élu par la majorité historique francophone, ils expliquent à cette dernière qu’elle est étrangère chez elle et que son simple désir d’affirmation collective est moralement illégitime.
Pour le dire avec les mots de notre époque, il s’agissait, sans le moindre doute, d’une manifestation québécophobe.
Et c’est dans cet esprit qu’une Charte de la laïcité est plus que nécessaire. Elle entend poser un principe clair : à Rome, on fait comme les Romains. Le Québec n’est pas une terre vierge. C’est un pays que nous avons marqué par plus de quatre siècles d’histoire.
D’ailleurs, s’il n’est plus possible de demander aux employés de l’état en position d’autorité de ne pas afficher de signes religieux ostentatoires, c’est que nous avons capitulé pour de bon devant le multiculturalisme et les pires intégristes religieux.
QUÉBÉ COPHOBIE
Le gouvernement Legault aura des adversaires redoutables. Une bonne partie du système médiatique mènera une campagne active pour faire dérailler le projet et n’hésitera pas à traiter de la question avec une rhétorique victimaire larmoyante, comme si la CAQ martyrisait les communautés issues de l’immigration.
De même, la gauche radicale, dominante dans l’université, militera ardemment contre la loi.
D’une certaine manière, l’heure de la réaffirmation nationale des Québécois francophones vient de sonner. En chassant les libéraux, ils ont repris le contrôle de leur gouvernement. Il est temps pour eux de dire : maîtres chez nous.