Le Saint-laurent submergera Québec si le mercure grimpe
La montée du niveau des océans n’épargnera certainement pas les Québécois
Québec sera engloutie sous les eaux d’ici la fin du siècle si rien n’est fait pour empêcher la température globale de la planète d’augmenter de 3 °C, comme le prévoient les experts du climat de L’ONU réunis cette semaine.
« Chaque petit excès de réchauffement compte, d’autant que passer 1,5 °C accroît le risque de changements profonds, voire irréversibles, comme la perte d’écosystèmes », a prévenu le climatologue allemand Hans-otto Pörtner en début de semaine.
Le scientifique copréside la conférence du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), qui se tient cette semaine en Corée du Sud.
Les 91 auteurs qu’il chapeaute calculent qu’au rythme actuel le mercure aura grimpé de 1,5 °C par rapport aux niveaux préindustriels dans aussi peu que 12 ans, soit en 2030.
Pire, il aura augmenté de 3 °C d’ici 2100 si les dirigeants du monde se contentent de respecter leurs engagements de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) pris en 2015 dans le cadre de l’accord de Paris.
À l’échelle planétaire, un tel réchauffement entraînera la fonte accélérée des glaces du Groenland et de l’antarctique ainsi qu’une augmentation de la température de l’eau. Sous l’effet du réchauffement, elle se dilatera et prendra plus de place, ce qui l’amènera à ronger les côtes agressivement.
DANS LES RUES DE CONTRECOEUR
Au Québec, la marée s’engouffrera dans le Saint-laurent jusqu’à la banlieue est de Montréal. Après le Vieux-québec, Saint-roch et Limoilou, le fleuve avalera Bécancour et une partie de Trois-rivières, puis tout le pourtour du lac Saint-pierre, de Yamachiche à Berthierville, avant d’atteindre les rues de Contrecoeur et de Charlemagne.
C’est ce que prévoit l’organisme amé- ricain Climate Central, un regroupement indépendant de scientifiques et de journalistes, qui a mis au point une carte interactive permettant d’observer l’impact de la hausse du niveau des océans.
Ces projections sont basées sur les connaissances accumulées depuis deux décennies. Elles combinent notamment des données satellites et radar.
PERTES ÉCONOMIQUES
Même un réchauffement limité à 1,5 °C aura un impact sur le littoral québécois, qui s’étend sur plus de 6000 km et accueille un très grand nombre de villes et d’écosystèmes importants.
Dès 2016, Ouranos, un consortium québécois de recherche sur la climatologie régionale et l’adaptation aux changements climatiques, a averti que l’érosion des côtes pourrait mettre en danger « des milliers de bâtiments publics et privés, mais aussi des infrastructures routières et ferroviaires, pour des pertes totales évaluées à plus de 1,5 milliard $ » au cours des 50 prochaines années.