Le Journal de Quebec

Des citoyens s’organisent contre le Club Med

Le déboisemen­t en vue du futur site dénoncé

- ÉLISA CLOUTIER

Un groupe de citoyens s’organise à Charlevoix pour dénoncer ce qu’ils qualifient de « coupe à blanc », survenue sur le site du futur Club Med pendant le congé de l’action de grâce.

En quelques jours à peine, le groupe appelé « Charlevoix, mieux sans Club Med » a rallié plus de 200 membres. Il dénonce notamment les travaux de déboisemen­t, qui ont eu lieu sur le site qui accueiller­a le Club Med en décembre 2020. Le Massif – promoteur du projet – a obtenu la permission de déboiser une superficie de 10,25 hectares.

UN « MASSACRE »

« C’est odieux, je n’ai pas d’autres mots », s’insurge François Lessard. Le résident de Baie-saint-paul s’est d’ailleurs rendu sur place pour constater les « dégâts », lundi.

« Dorénavant, ce lundi-là, je vais l’appeler le massacre de l’action de grâce », déplore le forestier de métier, alors que plusieurs érables abattus étaient âgés selon ses estimation­s de près de 300 ans.

« On questionne la manière dont [le déboisemen­t] se fait actuelleme­nt », s’insurge pour sa part Cassandre Lessard, autre membre du groupe, qui compte se faire entendre au cours des prochains jours.

Une « rencontre citoyenne » est par ailleurs prévue à la fin de l’automne par le promoteur, afin de faire « une mise à jour des travaux ». Une initiative qui arrive toutefois « trop tard », estiment certains citoyens.

LE REBOISEMEN­T

Questionné­e par Le Journal, la porte-parole du Massif de Charlevoix affirme avoir obtenu tous les permis nécessaire­s pour réaliser ces travaux de déboisemen­t. « Les gens parlent beaucoup de déboisemen­t, mais le déboisemen­t vient avec un reboisemen­t », précise Katherine Laflamme. Impossible toutefois de savoir quand et comment s’amorceront ces travaux de reboisemen­t.

Les détails des travaux effectués et à venir seront ainsi dévoilés lors d’un point de presse prévu à la fin de l’automne, a-t-elle affirmé.

« PAS DE PANIQUE »

De son côté, le maire de la municipali­té de PetiteRivi­ère-saint-françois affirme qu’il n’y a « pas de panique à y avoir ».

« On a fait le choix de recevoir un Club Med à Petite-rivière, sur un territoire du Massif qui est complèteme­nt boisé. Comment fait-on pour installer un hôtel de 300 chambres si on ne coupe pas d’arbres ? » illustre-t-il. Aucun groupe environnem­ental n’a voulu commenter le dossier, hier.

 ?? PHOTO COURTOISIE ?? « Ici dans Charlevoix, il y a une rareté de ce peuplement forestier, surtout d’arbres anciens comme ça », affirme François Lessard, forestier de métier, qui déplore que des arbres centenaire­s soient abattus par le promoteur.
PHOTO COURTOISIE « Ici dans Charlevoix, il y a une rareté de ce peuplement forestier, surtout d’arbres anciens comme ça », affirme François Lessard, forestier de métier, qui déplore que des arbres centenaire­s soient abattus par le promoteur.

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