Fini les examens d’admission
Le processus de sélection est modifié, mais non aboli dans des écoles publiques
Les élèves qui veulent s’inscrire dans les écoles de la Commission scolaire des Premières-seigneuries n’auront plus à passer d’examen d’admission pour être acceptés dans des programmes particuliers.
Le processus de sélection est modifié, y compris pour les enfants de quatre ans, sans toutefois être aboli.
Dans les écoles secondaires de cette commission scolaire qui couvre les secteurs de Charlesbourg, Beauport et la Côte-de-beaupré, les directions d’écoles se baseront dorénavant sur le bulletin de 5e année pour sélectionner les élèves qui veulent s’inscrire dans un programme d’éducation internationale (PEI), entre autres.
Les examens d’admission pour les enfants de quatre ans qui veulent s’inscrire au programme d’éducation internationale dès la maternelle dans les écoles primaires Chabot et Monseigneur-robert seront aussi abolis. Cette pratique avait été vivement critiquée lorsque Le Journal en avait fait état, à l’automne 2016.
« ACTIVITÉ D’ACCUEIL »
Les élèves devront dorénavant participer à une « activité d’accueil » au cours de laquelle « une équipe multidisciplinaire » observera les enfants qui auront à réaliser certaines tâches. « On passe dans un autre registre », lance Marie-claude Asselin, directrice générale de la Commission scolaire des Premières-seigneuries.
Ces changements sont survenus à la suite de la directive ministérielle sur la gratuité scolaire, qui interdit dorénavant d’exiger des frais pour des examens d’admission. À la Commission scolaire des Premières-seigneuries, les coûts pouvaient aller jusqu’à 70 $ l’an dernier.
Cette directive a provoqué la réflexion, qui a abouti à « un beau changement », indique Mme Asselin. Il n’est toutefois pas question d’abolir le processus de sélection, y compris pour les enfants de quatre ans, en raison de la « capacité d’accueil limi- tée », explique-t-elle.
De son côté, la Commission scolaire de la Capitale offre le programme d’éducation internationale sans sélection dans deux de ses écoles primaires, la priorité étant accordée aux élèves du secteur.
« PROBLÈME ÉTHIQUE ET MORAL »
Marc-andré Deniger, professeur à la Faculté des sciences de l’éducation de l’université de Montréal, affirme de son côté avoir un « problème éthique et moral » avec la sélection d’élèves dès le préscolaire et le primaire, peu importe le processus.
« C’est comme si on décidait de la valeur d’un enfant dès six ou sept ans, alors que rien n’est joué. Si on avait fait ça, je ne serais jamais devenu prof d’université ! » lance-t-il.
Claude Lessard, ancien président du Conseil supérieur de l’éducation, abonde dans le même sens. M. Lessard est préoccupé par les « dérives » du système d’éducation québécois, alimentées par une concurrence « féroce » entre le réseau public et privé.