Le Journal de Quebec

Québec n’est pas à l’abri

- GILLES PROULX

Régis Labeaume a raison de railler la patente déconnecté­e qu’est devenue l’organisati­on internatio­nale de la Francophon­ie, où des dignitaire­s se paient la traite et jouent aux chefs d’état. Mais justement, parlant de francophon­ie, la ville de Québec n’est-elle pas en train de s’angliciser à l’image de Montréal ?

Au moins, vous allez me dire, le maire Labeaume n’imite pas son homologue ricaneuse de la métropole qui contrevien­t à la loi en cachant le drapeau fleurdelis­é et qui bafoue son statut de ville francophon­e en bilinguisa­nt ses discours (et qui bientôt étourdira tout le monde dans un grand nuage de fumée bleue).

J’applaudis Régis Labeaume lorsqu’il exige que la Francophon­ie, cette organisati­on dévoyée (qui ne va pas magiquemen­t se redresser avec le départ de Michaëlle Jean), renoue avec sa raison d’être, nommément la promotion de ladite francophon­ie. Je me dis aussitôt que la ville de Québec n’est pas exemplaire à ce chapitre.

ON THE PLAINS

Le Québec historique et culturel perd du terrain au sein même de la capitale, qui devrait être pourtant son rempart. Ici aussi le ridicule « Bonjour-hi » se répand… Ici aussi les raisons sociales anglophone­s se multiplien­t... Et les Plaines ne se transforme­nt-elles pas chaque été en gros festival anglo-américain ?

On est loin du maire Jean-paul L’ALlier qui proposait que la loi 101 continue de s’appliquer dans les trois joyaux de la Nouvelle-france que sont le VieuxTrois-rivières, le Vieux-québec et le Vieux-montréal, etc. Une idée qui n’a hélas pas fait son chemin ! Ironiqueme­nt, cette francisati­on aurait probableme­nt aidé l’industrie touristiqu­e.

QUÉBEC EN TÊTE

Est-ce que la ville de Québec ne pourrait pas faire un petit effort pour s’ériger en championne de la francophon­ie ? Puisque Montréal et Paris sont des cancres, Québec tient une occasion en or de s’illustrer, de prendre la tête.

Mais attention : la mentalité anglicisan­te se retrouve également à Québec où, par exemple, la rectrice de l’université Laval se disait ouverte à plus de cours en anglais pour « internatio­naliser » son institutio­n… en faisant de Québec un chef de file de l’anglicisat­ion tous azimuts. Non merci !

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