Le Journal de Quebec

Les agricultri­ces sont aussi « capables »

Les femmes sont toujours victimes de préjugés

- DIANE TREMBLAY

Encore aujourd’hui, les femmes qui désirent faire leur place dans le milieu agricole au Québec doivent surmonter des préjugés, révèle un rapport préliminai­re du Conseil du statut de la femme.

C’est le cas de Maude Tremblay, propriétai­re du Ranch TM, qui élève des bovins de boucherie dans le Bas-saint-laurent.

Pour réaliser ses ambitions, elle a dû affronter les doutes de son entourage dans ses capacités de mener à bien la gestion d’une exploitati­on agricole tout simplement « parce qu’elle est une fille ».

Loin de la décourager, ces commentair­es lui ont donné des ailes, à tel point que depuis 2016, elle dirige sa propre entreprise qu’elle a acquise par un transfert non apparenté.

Le Conseil du statut de la femme du Québec s’est penché sur la place de la relève agricole féminine ainsi que sur son importance et son apport dans l’industrie.

ÉTAT DE LA SITUATION

Dans un rapport préliminai­re qui sera dévoilé aujourd’hui, le Conseil présente le portrait de trois jeunes entreprene­ures : Maude Tremblay, Audrey Bogemans et Véronique Bouchard.

Ces trois femmes ont un point en com- mun, car elles ont réussi à faire leur place dans un milieu traditionn­ellement masculin.

Même s’il y a eu des progrès considérab­les par le passé, le nombre de femmes qui détiennent des parts dans des entreprise­s agricoles tend à rester stable.

TITRES DE PROPRIÉTÉ

Selon les données publiées dans le rapport La Relève agricole féminine au Québec : Remuer ciel et terre, la proportion de femmes détenant des titres de propriété parmi l’ensemble des agricultri­ces est passée de 21 % à 46 %, de 1983 à 1994.

Il y a 25 ans, on dénombrait 12 746 agricultri­ces détenant des actions dans des entreprise­s agricoles.

En 2018, le nombre d’agricultri­ces détenant des parts se chiffre à un peu plus de 11 800. On peut dire que leur représenta­tivité s’est toutefois améliorée, considéran­t que le nombre d’exploitati­ons agricoles au Québec a quant à lui considérab­lement chuté au fil des ans.

Seulement 6,4 % des entreprise­s sont détenues exclusivem­ent par une femme de nos jours, alors que le nombre de propriétai­res féminines uniques était de l’ordre de 7,8 % en 1994, et ce, en dépit de l’adoption de politiques publiques et de mise en oeuvre de programmes gouverneme­ntaux favorisant l’accès des femmes à la propriété agricole.

 ?? PHOTO COURTOISIE CAROLINE HAYEUR ?? Maude Tremblay, qui élève des bovins de boucherie, a intégré la technologi­e à son savoir-faire. Elle utilise un instrument qui détecte l’approche du vêlage. Le dispositif installé sur la queue de l’animal transmet l’informatio­n à la propriétai­re par texto.
PHOTO COURTOISIE CAROLINE HAYEUR Maude Tremblay, qui élève des bovins de boucherie, a intégré la technologi­e à son savoir-faire. Elle utilise un instrument qui détecte l’approche du vêlage. Le dispositif installé sur la queue de l’animal transmet l’informatio­n à la propriétai­re par texto.

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