Le Journal de Quebec

La Caisse aurait pu investir avec Gore dès 2007

- SYLVAIN LAROCQUE

La Caisse de dépôt vient tout juste de conclure un partenaria­t avec la firme d’investisse­ment cofondée par Al Gore, mais tout était en place pour qu’elle le fasse bien avant.

En février 2007, l’ancien vice-président américain a prononcé un discours à Montréal à l’invitation de François Rebello, qui dirigeait alors le Groupe Investisse­ment Responsabl­e.

Le prétexte de la venue d’al Gore dans la métropole était une rencontre avec Henri-paul Rousseau, alors PDG de la Caisse. M. Rebello souhaitait que l’institutio­n investisse dans Generation Investment Management, la firme cofondée par M. Gore et David Blood, un ancien cadre de Goldman Sachs.

ÉCOLOGIQUE ET PAYANT

MM. Gore et Rousseau ont eu leur tête-à-tête, mais la Caisse et Generation n’ont pas conclu d’entente à l’époque. Il faut dire que quelques mois plus tard, la crise du papier commercial allait frapper durement la Caisse, faisant fondre son rendement.

Henri-paul Rousseau démissionn­era de la Caisse en mai 2008 pour rejoindre Power Corporatio­n.

François Rebello ne peut pas s’empêcher d’imaginer les fruits qu’aurait pu produire un partenaria­t entre la Caisse et Generation, qui investit dans des entreprise­s responsabl­es sur le plan social et environnem­ental.

De 2005 à 2015, le principal fonds de Generation a généré un rendement de plus de 12 %, soit 5,6 points de plus que l’indice mondial MSCI World.

« À l’époque, il y avait des financiers à la Caisse de dépôt qui étaient sur des deals comme le papier commercial et qui pensaient faire des milliards avec ça, raconte M. Rebello. On a vu ce qui s’est passé. Ç’aurait été mieux de faire des investisse­ments dans des choses qui étaient bonnes pour la société. Il y a des leçons à tirer de ça. »

EMPLOIS À MONTRÉAL ?

L’ex-député péquiste se réjouit de l’entente annoncée mardi, en vertu de laquelle la Caisse et Generation ont convenu d’investir près de 4 G$.

« Mais il faut que la Caisse travaille pour que ça crée des emplois à Montréal », soutient François Rebello. Pour l’instant, rien n’est prévu à cet effet.

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