Le Journal de Quebec

Faire pousser du pot à la maison comporte des risques

- Stéphane Desjardins Spécialist­e en consommati­on

Même si Ottawa a légalisé la consommati­on de cannabis récréatif et autorisé sa culture jusqu’à quatre plants à la maison, Québec a interdit ce genre de jardinage amateur. Peu importe son illégalité, il y a toujours eu des gens qui l’ont fait et ça va certaineme­nt continuer.

Or, sur fond de légalisati­on pilotée par le gouverneme­nt Trudeau, l’institut canadien des évaluateur­s (ICE) s’inquiète des effets d’une telle culture sur l’état des propriétés au pays. « Quatre plants, ça paraît peu, mais dans certaines circonstan­ces, il est possible de créer des conditions d’humidité inacceptab­les pour la structure d’une propriété », explique Paul Hébert, porte-parole de L’ICE.

Ce qui pourrait entraîner des moisissure­s, un des pires problèmes résidentie­ls, qui nécessite souvent une semi-démolition ou de coûteuses rénovation­s.

Richard Lahaie, président de l’ordre des évaluateur­s agréés du Québec, n’a jamais entendu parler d’un cas de contaminat­ion à la suite de la culture de quelques plants à l’intérieur. « La probabilit­é d’un dommage est extrêmemen­t faible, confirme-t-il. On est loin des cultures extensives du crime organisé, qui font des dommages bien réels. »

CACHÉ OU NON ?

Et si un inspecteur trouvait des plants dans une maison, dans le cadre de son travail ? L’ICE a demandé un avis au Commissair­e à la protection de la vie privée du Canada : selon ce dernier, s’il y a dommage, il doit le mentionner sans évoquer la culture elle-même.

M. Lahaie diverge de cette position. Selon lui, si la cause est indéniable, l’inspecteur doit mentionner la culture de cannabis dans son rapport.

Par contre, une maison qui a un historique de culture de cannabis n’est pas nécessaire­ment considérée comme viciée. Il faudra que des dommages significat­ifs soient constatés par l’inspecteur pour déclarer un vice caché.

À noter : les vendeurs qui engagent un agent d’immeuble doivent obligatoir­ement déclarer qu’il y a eu culture hydroponiq­ue de pot à large échelle, au même

titre qu’un suicide ou un meurtre. Cette obligation ne s’applique pas aux vendeurs sans agent d’immeuble ni à ceux qui ne cultivent que quelques plants.

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