Le Journal de Quebec

L’importance des terres agricoles de notre province

- LOUISE DESCHÂTELE­TS louise.deschatele­ts@quebecorme­dia.com

Je souhaitera­is répondre à la dame qui signait « Quand ça pue, ça pue pour tout le monde ! » Son plaidoyer pour dénoncer le fait que les agriculteu­rs, par leur épandage de fumier pour engraisser la terre, viennent troubler la paix olfactive des retraités installés en milieu rural, m’a fait bondir.

« Je tiens à vous mentionner, chère madame, que le travail d’épandage d’engrais dans nos champs de culture est une étape essentiell­e dans le processus de culture afin de nous assurer d’une récolte abondante et prolifique. Ne vous en déplaise, cette récolte sert à vous nourrir, vous et bien d’autres personnes. Je suis étonnammen­t surpris que vous n’ayez pas été informé de cette pratique séculaire en décidant de venir vous installer à la campagne pour y passer votre retraite. Quel malheur pour vous !

Par contre, vous ne devez pas rester dans l’ignorance du fait que nous les agriculteu­rs québécois, nous sommes votre source d’approvisio­nnement, et que nous devons vous assurer de trouver un choix varié de produits, en même temps que des produits de qualité. Car après tout, ne s’agit-il pas ici de votre nourriture ? Celle qui doit vous assurer santé et longévité ?

Si, comme vous l’affirmez, nos façons de faire, en particulie­r l’épandage du fumier, que nous sommes obligés d’utiliser pour répondre à nos impératifs de production, vous empêchent de profiter de la nature québécoise, et bien il va vous falloir retourner en ville pour y respirer les délicates odeurs des industries, auxquelles s’ajoute celle de la pollution qui y sévit. De notre côté, en attendant, nous allons continuer de récupérer ce que les animaux nous redonnent avec tant de soulagemen­t.

Sur ce, je vous souhaite une belle et grande variété de produits et de couleurs dans votre assiette… une pilule bleue, une pilule verte, une jaune… et autant de couleurs que vous le souhaitez, mais sans odeurs à la clé ! »

Un agriculteu­r passionné

Comme cette femme, vous connaissez déjà ma position sur le sujet, alors je n’en rajouterai pas. J’ai cependant beaucoup de mal à comprendre qu’en une ère où le retour à la simplicité et aux valeurs ancestrale­s est prôné de toutes parts, il existe encore des gens qui ne se rendent pas compte de l’importance de mettre de côté toute forme d’utilisatio­n de produits chimiques de remplaceme­nt. Des gens qui ne se rendent pas plus compte à quel point l’étalement urbain contribue à augmenter les niveaux de pollution. Et finalement, des gens qui seraient prêts à éliminer la base d’une société, soit sa capacité de se nourrir avec sa terre.

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