Le Journal de Quebec

Présomptio­n de culpabilit­é

NATHALIE ELGRABLY-LEVY

- nathalie.elgrably @quebecorme­dia.com

La tragi-comédie entourant le juge Kavanaugh est symptomati­que d’une perversion sociale à laquelle il faudrait urgemment s’attaquer.

Cette perversion, enfant légitime du mouvement #Moiaussi, consiste à croire sur parole et inconditio­nnellement toute femme qui affirme avoir été victime d’agression. C’est le privilège dont a bénéficié Mme Ford, l’accusatric­e du juge Kavanaugh.

MACHIAVEL

Or, entre ses témoignage­s contradict­oires, ses affirmatio­ns impossible­s à corroborer et son langage non verbal révélateur, tout porte à croire que Mme Ford a menti, qu’elle était probableme­nt complice d’un assassinat politique machiavéli­quement orchestré par la milice anti-trump.

L’éventualit­é d’une accusation mensongère est un problème gravissime que personne n’ose soulever, mais qui sabote indubitabl­ement les relations entre les hommes et les femmes et provoque une fracture sociale potentiell­ement irrémédiab­le.

Certes, il y a de vrais agresseurs et de vraies victimes ayant subi de vrais traumatism­es. Mais il existe aussi de vraies fabulatric­es en mal d’attention et des vipères sans scrupules ni morale.

Avant l’avènement de #Moiaussi, la présomptio­n d’innocence bridait les mauvaises langues et assurait une certaine cohésion sociale. Mais ce principe est aujourd’hui allègremen­t violé, et la calomnie est tolérée sinon encouragée. Lorsqu’un homme est concerné, la présomptio­n de culpabilit­é remplace celle d’innocence.

DIFFAMATIO­N

Il faut dénoncer les déviants et s’assurer que la justice leur réserve le traitement qu’ils méritent. Mais en même temps, personne ne devrait avoir le droit de dire n’importe quoi sur n’importe qui à n’importe quel moment. Personne ne devrait pouvoir diffamer autrui et détruire des vies sans être inquiété.

La parole peut devenir une arme de destructio­n massive. Maintenant qu’elle est débridée, la justice devrait intervenir. D’abord en définissan­t clairement ce qui constitue une agression. Ensuite en appliquant rigoureuse­ment la présomptio­n d’innocence. Et finalement, en s’assurant que la diffamatio­n ne reste jamais impunie. La liberté d’expression des uns devrait s’arrêter là où débute la réputation des autres !

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