Michaëlle Jean invite à ne pas céder devant les approches « comptables »
EREVAN | Michaëlle Jean a mis les chefs d’état et de gouvernement francophones en garde contre la tentation de choisir les « petits arrangements » et « les approches exclusivement comptables de la coopération internationale ».
Mme Jean s’est présentée devant les membres de l’organisation internationale de la Francophonie (OIF) pour obtenir un second mandat au poste de secrétaire générale.
Le Canada et le Québec lui ont retiré leur appui, cette semaine, face au consensus qui se forme autour de la candidature de la Rwandaise Louise Mushikiwabo.
Mme Jean a situé le choix devant lequel ses représentants se trouvent. « Demandons-nous, ici, en toute conscience et en toute responsabilité, de quel côté de l’histoire nous voulons être », a-t-elle dit dans un discours.
Mme Jean a enjoint les 54 chefs d’état et de gouvernement francophones qui voteront demain à refuser « que les organisations internationales soient utilisées à des fins partisanes ».
« Sommes-nous prêts à accepter que la démocratie, les droits et libertés ne soient plus que de simples mots qu’on vide de leur sens au nom de la realpolitik, de petits arrangements entre États ou d’intérêts particuliers ? » a-t-elle lancé.
Elle les a invités à choisir plus de justice, d’égalité, de liberté et de dignité. Selon elle, il faut éviter « les approches exclusivement comptables de la coopération internationale ».
HOMMAGE
Le mandat de Mme Jean a été marqué par des controverses suscitées par sa gestion des fonds publics confiés à L’OIF par ses membres, notamment pour l’aménagement, au coût de 500 000 $, de son appartement de fonction à Paris.
Le premier ministre Justin Trudeau a vanté le « travail remarquable » de Mme Jean, jeudi, notamment en faveur du droit des femmes. Dans un discours à l’ouverture du Sommet, il a parlé d’elle comme de « quelqu’un d’extraordinaire, une amie ».