Le Journal de Quebec

Que faire lors de secousses boursières

- Fabien Major

Au cas où vous ne vous en êtes pas aperçu, nous sommes en fin de cycle économique. Cela signifie que la très longue séquence de croissance nord-américaine amorcée en mars 2009 s’essouffler­a. Rappelons que l’économie passe toujours par cinq phases : REPRISE – EXPANSION – SOMMET – RÉCESSION – CREUX, puis ça recommence.

Il est plutôt facile de concevoir qu’en Amérique du Nord, nous sommes dans un sommet qui s’étire. Comme au baseball, nous sommes peut-être en 8e ou carrément en 9e manche. Le « sommet » se caractéris­e par un PIB élevé. L’activité économique est au beau fixe avec un taux de chômage très faible, une rareté de la main-d’oeuvre dans plusieurs secteurs et l’endettemen­t des entreprise­s et des ménages.

S’ensuivent l’inflation et la hausse des taux directeurs pour calmer la surchauffe. Exactement ce qui se passe autour de nous.

Dans la phase présente, il est fréquent d’observer des excès en bourse. Excès de confiance, valorisati­on élevée pour certains titres, excès de liquidité dans le marché et multiplica­tion des nouveaux produits.

RISQUES AMPLIFIÉS

Depuis quelques jours, les secousses en Bourse ébranlent notre confiance et annoncent la fin de la récré. De bons replis, voire une correction font partie du processus normal. Le passé n’est pas toujours garant de l’avenir, mais il est porteur d’enseigneme­nts précieux. Bien qu’il soit possible que le cycle économique canadien soit un peu décalé par rapport au cycle américain, ce dernier influence fortement toutes nos industries.

Les mouvements des actions sont précurseur­s de la cadence économique réelle. En fin de cycle, le marché est mature. Les risques de baisse de valeur dans nos REER et CELI sont donc plus élevés.

VOICI CE QU’IL NE FAUT PAS FAIRE

√ Viser des rendements élevés à court terme. Espérer plus de 7 % par année nécessite une prise de risque qui ne convient pas à tous.

√ Emprunter pour investir. Ce n’est définitive­ment pas le bon moment pour jouer à ce jeu-là.

√ Maintenir des positions dominantes dans les titres cycliques (corrélés avec l’activité économique) comme l’auto- mobile, les compagnies aériennes, la machinerie industriel­le, la publicité, l’informatiq­ue, la technologi­e, etc. Concentrer ses actifs dans les titres de croissance et les grosses technos n’est pas une bonne idée.

√ Éliminer les obligation­s et les fonds ou titres de valeur de son portefeuil­le. Ces derniers ne payent pas de mine depuis quelque temps, mais ils serviront de refuge et seront les premiers à rebondir.

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