Le Journal de Quebec

COMMENT LE MAIRE MAGOUILLEU­R S’EST FAIT PIÉGER

Livre-choc sur Gilles Vaillancou­rt

- ERIC THIBAULT Gilles Vaillancou­rt – Le Monarque sera en librairie mercredi prochain.

L’ancien maire de Laval Gilles Vaillancou­rt a été piégé en voulant démanteler le système de corruption qui lui a permis de voler des millions de dollars à ses concitoyen­s pendant au moins 15 ans.

C’est ce qu’on apprend dans Gilles Vaillancou­rt – Le Monarque, un livre-choc de notre Bureau d’enquête publié aux Éditions du Journal.

Vaillancou­rt a été arrêté en 2013 lors du plus gros coup de filet de l’unité permanente anticorrup­tion (UPAC), mais de nombreux éléments de preuve étaient restés secrets parce qu’il a évité un procès en plaidant coupable à des accusation­s de fraude et de complot.

L’ouvrage de près de 300 pages révèle, entre autres, comment deux de ses acolytes, soit le directeur général de la ville Gaétan Turbide et le directeur général adjoint Jean Roberge, ont permis de prouver que c’est bien Vaillancou­rt qui dirigeait la magouille à Laval.

ORDINATEUR « OUBLIÉ »

Une poignée d’entreprene­urs et d’ingénieurs se partageaie­nt les contrats publics à Laval en échange d’une « dîme » de 2 %, versée en liasses de « billets verts, bruns et roses ». Ces pots-de-vin ont enrichi le maire et ses comparses, en plus de payer des dépenses électorale­s.

Sentant la soupe chaude quand des histoires de corruption défrayaien­t la chronique à l’automne 2010, Vaillancou­rt a demandé à ses deux plus hauts fonctionna­ires de « fermer le système des contrats truqués ».

Turbide et Roberge, qui ont euxmêmes marché dans cette combine, resteront silencieux jusqu’à ce que L’UPAC perquisiti­onne l’hôtel de ville en décembre 2012.

« Leur premier contact avec les enquêteurs se fait sous un prétexte en apparence banal : ces derniers ont laissé derrière eux un de leurs ordinateur­s portables lors de leur visite à l’hôtel de ville. Oubli calculé ou bien heureux hasard? Roberge, qui était en poste au moment des perquisiti­ons, est le premier à prendre le téléphone et à appeler L’UPAC », lit-on dans Lemonarque.

Ce n’est donc qu’après la démission du maire que les témoins repentis acceptent de collaborer avec la police.

« Turbide et Roberge ont tout vu ; leurs témoignage­s permettent d’établir clairement l’implicatio­n du roi de Laval », ajoutent les auteurs Jean-louis Fortin et Sarah-maude Lefebvre.

LES DESSOUS DE L’ENQUÊTE

Le livre expose en détail les dessous de l’enquête Honorer et les rouages de ce stratagème où les contrats coûtaient jusqu’à 30 % trop cher aux contribuab­les lavallois. Il raconte aussi la jeunesse et l’ascension politique de celui qu’on surnommait le « maire à vie ».

Les auteurs ont consulté des milliers de pages de documents judiciaire­s et mené une trentaine d’entrevues avec des gens qui ont côtoyé Vaillancou­rt, dont trois anciens ministres.

L’ex-maire est en libération conditionn­elle depuis décembre 2017 après avoir passé un an derrière les barreaux et restitué 8,6 millions $. Il a refusé de participer à la préparatio­n de ce livre.

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