Le Journal de Quebec

Québec et Montréal moins influentes

- MARIODUMON­T

À mots couverts, nombre de maires de petites villes et de villages se plaignaien­t depuis des années de l’influence démesurée de la capitale et la métropole. Souvenons-nous de l’époque où les compères Labeaume et Coderre faisaient danser le gouverneme­nt libéral au rythme de leurs rigodons.

Remarquez qu’il s’est réglé des choses durant cette période glorieuse pour les deux plus grandes villes du Québec. Un projet de loi spécifique sur la métropole, un autre pour la capitale, on y a jeté des bases d’autonomie valables pour ces cités incontourn­ables.

LA BELLE ÉPOQUE

Il n’en demeure pas moins que les villes de banlieues comme les communauté­s rurales trouvaient que ce n’était pas souvent leur tour. Lorsque les ministres avaient entendu les demandes des deux maires vedettes, il ne restait plus beaucoup plus de temps pour écouter les autres et plus beaucoup d’argent pour leurs demandes.

De toute façon, pourquoi politiquem­ent quelqu’un aurait-il perdu son temps avec tous ces autres maires secondaire­s ? Les deux grands occupaient tout l’espace médiatique. Parler d’af- faires municipale­s au Québec, c’était parler avec Régis Labeaume et Denis Coderre.

L’arrivée de Valérie Plante avait déjà réduit l’influence politique de Montréal. Elle n’avait pas dès sa première année de mandat le même tirant d’eau que Denis Coderre auprès des gouverneme­nts supérieurs. Néanmoins, lors de la dernière campagne, on a entendu Philippe Couillard se rallier finalement à ses projets, même au rêve de la nouvelle ligne rose du métro.

L’arrivée de la CAQ au pouvoir crée cependant une tout autre dynamique. À Montréal, il a déjà annoncé son très faible intérêt pour le projet de ligne rose, coûteux et trop embryonnai­re. Il a aussi annoncé un rééquilibr­age des pouvoirs dans la région de Montréal en faveur des banlieues.

TENSIONS

Les sujets de désaccord avec la mairesse Plante sont nombreux. La mairesse ne veut rien savoir de la politique caquiste sur les signes religieux. Elle autorise la consommati­on libre de cannabis sur la place publique, ce que la CAQ veut interdire partout au Québec. Et la CAQ vient de faire élire Chantal Rouleau sur l’île. Cette ancienne mairesse d’arrondisse­ment n’est pas considérée comme une amie de l’administra­tion Plante.

Même genre de scénario pour le maire Labeaume. Les relations sont tendues depuis longtemps avec les députés locaux de la CAQ. Le leader régional Éric Caire ne demande pas mieux que de voir le maire remis à sa place. Jonatan Julien, élu dans la Charlesbou­rg, a claqué la porte du parti de Labeaume dans une confrontat­ion épique.

Régis Labeaume a fait des passes sur la palette des libéraux durant la campagne. Après l’élection, il a même présenté les élus de Québec solidaire de la capitale comme ses alliés… Le maire Labeaume ne fera plus la pluie et le beau temps.

La CAQ ne doit pas partir en chicane avec les deux plus grandes villes du Québec. On sent néanmoins qu’un rééquilibr­age s’amorce. Plusieurs élus municipaux des plus petites villes diront : « Enfin ! »

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Sous le règne de la CAQ, Montréal et Québec n’auront plus l’influence de l’époque du duo Coderre-labeaume.

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