Michaëlle Jean perd son poste
Sa rivale rwandaise est élue et elle affirme qu’il ne faut pas prendre les dépenses « à la légère »
EREVAN, Arménie | Michaëlle Jean a été incapable d’obtenir un deuxième mandat à la tête de l’organisation internationale de la Francophonie, hier.
La Rwandaise Louise Mushikiwabo a fait consensus lors du huis clos des chefs d’état et de gouvernement francophones au Sommet d’erevan. Elle était jusqu’ici ministre des Affaires étrangères du Rwanda.
Mme Jean avait été élue secrétaire générale au Sommet de Dakar, en 2014.
Au cours des derniers mois, les signaux annonciateurs d’une défaite s’étaient multipliés pour elle. Ses dépenses et sa gestion ont suscité la controverse durant son mandat.
Elle a choisi de maintenir sa candidature jusqu’au bout, même quand le Québec et le Canada ont annoncé cette semaine qu’ils se rallieraient au consensus autour de Mme Mushikiwabo.
DÉPENSES
Dans sa première allocution après son élection, Mme Mushikiwabo a fait une allusion à peine voilée à la gestion financière de la Québécoise.
« Chaque décision compte, chaque billet dépensé. Il ne faut rien prendre à la légère », a-t-elle soutenu.
Selon elle, l’organisation internationale de la Francophonie (OIF) doit faire « beau- coup plus et beaucoup mieux ».
« Nous avons une obligation, c’est d’aller au-delà des slogans, des politiques et des plans d’action », a mentionné Mme Mushikiwabo.
Mme Jean est également apparue devant les membres de L’OIF après sa défaite. Elle a vanté ses réalisations.
« Nous avons propulsé et amené l’organisation à une autre échelle », a-t-elle dit.
Le premier ministre désigné du Québec, François Legault, a réclamé que le poste de numéro 2 de L’OIF, celui d’administrateur, soit offert à un Québécois. Il en a d’ailleurs parlé avec le président du Rwanda, Paul Kagame.
« C’est un souhait que ce soit quelqu’un du Québec », a-t-il souligné.
M. Legault a confié son malaise devant le recul du français et des droits de la personne au Rwanda, ce qu’il a abordé avec M. Kagame, dans une conversation « en partie en anglais ». Il souhaite par ailleurs que les échanges commerciaux s’intensifient entre le Québec et l’afrique.
TRUDEAU SE DÉFEND
Le premier ministre canadien, Justin Trudeau, s’est défendu d’avoir subi un revers, après avoir soutenu jusqu’à cette semaine Mme Jean. Il a rappelé qu’elle avait réussi à être élue à Dakar, en raison du manque d’unité des pays africains, alors qu’ils ont fait front commun cette année.
« C’est un reflet de l’importance de l’afrique », a-t-il dit.