Le Journal de Quebec

Des bonis de performanc­e pour les joueurs de la NFL

- Danny Joncas

Mis à part le fait d’être des quarts-arrière partants dans la NFL, qu’ont en commun Matthew Stafford, Joe Flacco, Derek Carr, Kirk Cousins et Jimmy Garoppolo ? Même s’ils ne figurent pas parmi l’élite de la NFL, ils touchent tous un salaire annuel plus élevé que leur homologue Tom Brady. Si les Patriots de la Nouvelle-angleterre peuvent compter sur un quart-arrière les ayant menés à cinq conquêtes du Super Bowl, en plus d’être à 41 ans le joueur le plus utile à son équipe en titre dans la NFL pour la « modique » somme de 22 millions $, c’est que le contrat de Brady est régulièrem­ent restructur­é et qu’il comporte certaines clauses liées à ses performanc­es. Comme les équipes de la NFL doivent composer avec un plafond salarial, il faut parfois faire preuve d’ingéniosit­é afin de s’élever au sommet et d’y demeurer. Et s’il existe une faille à exploiter au sein du système en place ou une façon de contourner légèrement les règles, faites confiance à Bill Belichick, qui cumule les fonctions d’entraîneur-chef et de directeur général chez les Patriots, pour la déceler.

TOM BRADY

Ainsi, depuis des années, Brady accepte un salaire moins élevé que ce à quoi il aurait droit sur le marché des joueurs autonomes. Il s’assure donc que son équipe dispose de plus de ressources financière­s afin de mieux l’entourer. Mais avant de canoniser l’homme aux multiples championna­ts, rappelons qu’il a néanmoins touché plus de 200 millions $ en salaire depuis le début de sa carrière. Aussi, le propriétai­re des Patriots, Robert Kraft, le considère comme son propre fils et lui a sûrement promis un emploi bien rémunéré au sein de l’organisati­on lorsqu’il décidera de tirer sa révérence. Enfin, le fait que son épouse Gisele Bündchen gagne un salaire plus élevé que le sien doit faire en sorte que l’argent n’est pas une source d’inquiétude au domicile des Brady.

Malgré tout, Brady renonce à quelques millions annuelleme­nt afin de faire partie d’une équipe gagnante. C’est également le cas pour l’une de ses cibles préférées, l’ailier rapproché Rob Gronkowski.

Bien que les Patriots démontrent année après année qu’ils possèdent une recette gagnante, le recours aux bonis liés à la performanc­e n’est pas unique à la formation de Bill Belichick. Par exemple, Peyton Manning a préconisé cette stratégie avec les Broncos de Denver, à la fin de sa carrière. Il a touché deux millions additionne­ls pour avoir mené son équipe au Super Bowl à sa dernière saison, puis deux autres millions pour avoir remporté le Super Bowl.

AUTRES LIGUES

Dans la LNH et la NBA, ligues qui imposent elles aussi un plafond salarial aux équipes, les bonis liés à la performanc­e sont de plus en plus communs.

Et si les équipes plus fortunées décidaient d’offrir des millions en bonis liés à la performanc­e à une multitude de bons joueurs afin de bâtir une équipe étoile ? Les dirigeants des ligues y ont pensé et des formules sont en place pour s’assurer que de tels scénarios ne se produisent pas.

Au hockey, on offre une certaine marge de manoeuvre aux équipes. Celles-ci peuvent dépenser 7,5 % de plus que le plafond salarial. Au football, si on excède le plafond salarial en raison des bonis, l’équipe perd cet espace sur la masse salariale la saison suivante.

Au cours des prochaines années, les dirigeants les plus rusés chercheron­t des failles, ce qui fera en sorte que les bonis deviendron­t partie intégrante des négociatio­ns de convention­s collective­s.

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