S’unir pour croître plus vite
La plus grosse coopérative de studios de jeux vidéo a vu le jour au Québec
Il y a trois ans, une cinquantaine de studios de jeux vidéo ont décidé de regrouper leurs forces pour former la Guilde des développeurs de jeux vidéo indépendants du Québec.
Aujourd’hui, la coopérative compte 155 membres, soit autant de studios indépendants qui regroupent plus de 2200 travailleurs, ce qui en ferait la plus grosse coopérative de jeux vidéo indépendants au monde.
« On représente 80 % du contingent de l’industrie », explique Pascal Nataf, cofondateur et vice-président de la Guilde.
Ils se sont lancés dans l’aventure « sans trop savoir ce que ça donnerait », à part qu’il en allait de l’avenir de ces entreprises.
« Entre 2010 et 2015, le nombre de studios a plus que quadruplé au Québec pour atteindre 200. En même temps, le gouvernement a décidé de couper les programmes d’aide. La survie de ces petits studios était menacée. C’est à ce moment-là qu’on a eu l’idée de s’associer au sein d’une coopérative », raconte Pascal Nataf.
Les membres profitent de la mutualisation de services comme la comptabilité, les communications, de même qu’un programme d’assurances collectives. Ils profitent également d’un meilleur pouvoir d’achat. La priorité reste toutefois le partage d’expertise et le soutien à la croissance.
OBJECTIF DE CROISSANCE
« Notre objectif, c’est de doubler la taille de l’industrie pour que Montréal devienne le premier hub mondial. On est actuellement au 5e rang », soutient Pascal Nataf.
Comme membre d’une coopérative de producteurs, chaque studio est une enti- té distincte qui conserve son autonomie créative et ses clients.
« Il n’y a pas vraiment de compétition entre nous. On fait plutôt de la “coopétition”. On gagne plus à collaborer », explique Pascal Nataf.
PAS DE DOUTES
La tendance est à la spécialisation dans le domaine des jeux vidéo, les studios desservent donc leur clientèle sans trop jouer dans la cour des autres.
S’ils étaient incertains des résultats au départ, les membres de la Guilde n’ont plus de doutes aujourd’hui : le modèle coopératif fonctionne bien pour leur industrie où évolue un grand nombre de petits studios aux côtés des géants comme Ubisoft, Gameloft ou Behavior.
Surtout, comme une coopérative ne peut pas être vendue, cela aide à la pérennité des entreprises qui restent bien ancrées au Québec.