EN RAFALE
BAGAGE GÉNÉTIQUE
Les parents de Nancy Florence Savard lui ont donné très jeune des ailes et de la détermination. Elle se souvient très bien de ces moments exaltants où son père, un ancien pilote de brousse qui possédait un hydravion, lui faisait survoler la région pour faire de la photographie. « Dès l’âge de quatre ans, j’embarquais avec mon caniche et on partait. Il y a sans doute un petit côté génétique à ce côté aventurier », glisse-t-elle. Quant à sa mère, qui a dû interrompre sa carrière lorsqu’elle s’est mariée, comme le voulait l’époque, elle lui a légué son côté très organisé. Elle a aussi tenu à lui léguer une bonne éducation en héritage. Elle a fréquenté des collèges privés et a fait des études universitaires avant d’aboutir plus tard aux HEC afin d’en apprendre davantage sur le financement de productions.
COMMOTIONS CÉRÉBRALES
La productrice et réalisatrice travaille présentement sur un documentaire à propos des commotions cérébrales, un sujet qui la touche de près puisque ses trois enfants en ont été victimes, dont l’une de ses filles très sévèrement. « L’animation nous emmène dans d’autres secteurs, dit-elle. Je travaille avec le Dr Pierre Frémont, de l’université Laval, pour illustrer en 3D l’impact des commotions cérébrales sur le cerveau. Plusieurs écoles n’ont pas voulu qu’on aille tourner dans leur établissement. C’est un peu choquant parce qu’on veut que ce soit préventif. » Le projet s’intitule Pour garder toute sa tête. Il fait suite à la réalisation d’autres documentaires sur des déficiences physiques qui sont comblées par des innovations technologiques, comme les implants cochléaires ou les jambes bioniques.
CINÉMA À QUÉBEC
Présidente de la Table de concertation de l’industrie du cinéma et de la télévision de la Capitale-nationale, Nancy Florence Savard s’inquiète elle aussi de la pénurie de main-d’oeuvre. On manque cruellement de créateurs de dessins animés à Québec. « On en a besoin, il faut continuer à en former, souligne-t-elle. On s’est chicané le personnel cet été. » La créatrice travaille aussi avec la Ville de Québec pour tenter de trouver des solutions au sous-financement. On observe une grande croissance de la production de télévision, mais une diminution importante de productions cinématographiques à Québec, ces dernières années. Le volume d’affaires, en termes de productions télé et cinéma dans la région, est passé de 17 M$ à 34 M$ entre 2004 et 2014, et a même atteint un sommet de 44 M$. Mais la compétition est forte et il est difficile de rivaliser en raison de nombreux incitatifs financiers qui prévalent ailleurs. La création de fonds régionaux pourrait être une avenue.