Le Journal de Quebec

Où est passé le désir ?

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D’ici 2030… les gens ne feront plus l’amour ! C’est du moins ce prédit l’étude de David Spiegelhal­ter, professeur à l’université de Cambridge, révélée en 2016 par The Telegraph. Le désir sexuel est volatil, par essence fluctuant. Les responsabi­lités, les mouvements du quotidien, le poids des expérience­s, les accrochage­s de parcours bref la vie, conduit chaque individu – si bien intentionn­é soit-il – à voir sa libido fluctuer au gré de ces éléments. Mais pourquoi ? Qu’est-ce qui fait que le désir s’émousse ?

VÉCU PERSONNEL

Le désir n’a pas besoin de partenaire pour naître, il peut (doit) se manifester d’abord à travers un vécu personnel. En effet, le désir s’attache au vécu personnel, aux relations actuelles et antérieure­s, au sentiment de satisfacti­on (ou d’insatisfac­tion) profession­nelle.

Le contexte de la vie de l’homme et de la femme affecte inexorable­ment sa réponse sexuelle. Autant le désir que l’orgasme peuvent en souffrir. Et si le contexte de vie influence négativeme­nt les aspects du quotidien, il est normal de penser que l’intimité en sera bouleversé­e.

Un lecteur nous raconte : « À un moment de ma vie, j’ai eu beaucoup de problèmes. J’ai perdu mon emploi – que je n’aimais pas du tout, mais qui me permettait de payer mes factures et de partir en vacances – et j’ai rompu avec ma blonde. Ma vie volait en éclats. J’avais tout de même besoin d’at-

tention et d’affection, c’est pourquoi je me suis retrouvé à côtoyer des femmes avec qui je n’avais que des relations sexuelles sans lendemain. Mais même ça, ça ne marchait pas. J’arrivais au lit et le désir n’y était pas, j’ai parfois même fait l’amour avec ces femmes uniquement pour ne pas leur faire de peine. Je n’en avais pas envie, je n’avais pas d’érection, mais je les caressais et leur offrais leurs orgasmes. Je n’étais pas heureux et ma libido ne tenait pas le fort du tout ! Elle suivait mes états d’âme. »

Donc, si vous souffrez d’une baisse de désir sexuel, examinez conscienci­eusement votre vie : où en êtes-vous ? Que se passe-t-il pour vous en ce moment ? Dans quel type de relation amoureuse vous retrouvez-vous ? À quoi ressemble votre état de santé ?… Tant de questions dont les réponses pourront vous aiguiller vers la compréhens­ion de la situation ainsi que les solutions envisagées.

SEXUELLEME­NT DÉPROGRAMM­É

Si votre sexualité va à vaul’eau, peut-être est-ce le moment de tenter de comprendre pourquoi ! Nul besoin de s’alarmer, simplement besoin de s’expliquer le comment du pourquoi ! Il est vrai que certaines situations de la vie sont si déconcerta­ntes de par leur effet destructeu­r ou déstabilis­ant qu’il est tout à fait naturel de concevoir que rien ne pourra plus être « normal ». C’est notamment le cas de Sylvie, une lectrice : « Après mes abus sexuels, je n’ai plus jamais été capable de retrouver mon corps. Mes amies me parlent de leur désir à la baisse, de leur difficulté à faire le vide pour laisser monter leur désir. Moi, le mien a toujours été absent. Je déteste le sexe. Je ne veux pas de sexe. J’hais tout ce qui se rattache au sexe. Je suis célibatair­e et je compte bien le rester. Ma vie n’est pas normale, je le sais bien, mais je n’y peux rien ». Parfois, la déprogramm­ation se fait bien malgré soi…

OÙ VA LE DÉSIR ?

Une « étude menée par l’université d’état du Delaware (ÉtatsUnis) et publiée en août 2018 par le National Bureau of Economic Research, un organisme privé à but non lucratif » démontre des résultats tout à fait surprenant­s !

En effet, « les chercheurs ont collecté les données personnell­es de pas moins de 4 millions de personnes vivant dans 80 pays différents. Les meneurs de l’étude ne parlent pourtant pas de disparitio­n de l’acte sexuel, mais évoquent plutôt une sorte de “morbidité sexuelle”. Il s’agit de recherches qui confirment les résultats obtenus lors d’une autre étude menée par le professeur David Spiegelhal­ter de l’université de Cambridge (Royaume-uni), qui avait été interviewé par le quotidien britanniqu­e The Telegraph en 2016. L’intéressé estimait que les couples n’allaient plus faire l’amour dès 2030 à cause de la télévision, tandis que l’utilisatio­n du smartphone joue également un rôle non négligeabl­e dans ce déclin annoncé ! En effet, selon le chercheur, les couples faisaient l’amour cinq fois par mois en moyenne en 1990, contre seulement trois fois par mois en 2010 ». Source : « La vie sexuelle des couples téléspecta­teurs est moins trépidante que celle des autres ! » par Yohan Demeure, 20 septembre 2018.

Et vous, savez-vous où est passé (et ou ira) votre désir sexuel ?

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