Le Journal de Quebec

Ce que veut dire pour moi le terme « lâcher-prise »

- LOUISE DESCHÂTELE­TS louise.deschatele­ts@quebecorme­dia.com

J’ai lu avec grand intérêt le texte envoyé par Élise qui décrivait fort bien les diverses significat­ions que peut prendre le terme « lâcher-prise ». J’ai particuliè­rement apprécié le fait que loin de vouloir dire que ça équivalait à ne plus rien faire pour régler un problème, ça voulait surtout dire poser une action volontaire et dynamique pour régler une situation.

Mais cela doit se faire en acceptant que l’autre avec lequel on a un problème soit différent de nous. Cela correspond aussi à renoncer à vouloir tout contrôler.

Comme vous, je fus stupéfaite de voir qu’élise pensait que ça correspond­ait à abandonner la lutte, à se soumettre à quelque chose ou à quelqu’un, alors que ce n’est pas ça du tout. Je comprends que vous ayez insisté sur le fait que lâcher prise nous oblige à accepter nos limites personnell­es et à manifester une plus grande ouverture à l’autre, se donnant ainsi la chance de le voir tel qu’il est et non tel qu’on voudrait qu’il soit.

Ce genre d’opération, comme vous le disiez, suppose d’avoir comme atout une bonne base de confiance en soi. Car accepter l’autre tel qu’il est sous-entend « l’accepter avec ses défauts, mais surtout avec ses qualités », ce qui parfois pourrait sembler nous porter ombrage.

Mais il existe une autre forme de lâcher-prise qui n’a pas été abordée dans cette chronique, ni par vous ni par Élise, et c’est celle que je vais tenter de vous décrire ci-après : soit de prendre la décision d’éliminer de notre vie les parasites qu’on entretient parce qu’ils font partie de nos amis ou de notre famille, mais qui ne sont que des nuisances. Des gens avec lesquels on n’a aucune affinité, mais qu’on se sent obligés de fréquenter quand même.

Des gens qui nous pourrissen­t l’existence, mais que nous ne nous décidons pas à laisser sur le bord de la route parce qu’on se sent responsabl­e d’eux. Ce peut être une amie d’enfance ou même un membre de notre famille qui n’a aucune affinité avec nous, mais qu’on se sent

tenu de fréquenter même si on sait qu’on ne s’entendra jamais avec lui ou elle. Se punir pour ne pas faire de peine, je suis contre ça !

Il faut avoir le courage de rompre. Le courage de cesser de faire des courbettes qui ne mèneront à rien. Je ne sais pas ce que vous en pensez ni si vous êtes d’accord avec moi, mais je tenais à ajouter cet aspect à la discussion sur le thème si passionnan­t du « lâcher-prise ».

R.T.

Une autre lectrice qui m’a écrit sur le sujet a soulevé le même aspect que vous. Sa conclusion était « qu’il faut cesser de se renier, de renier qui on est, pour plaire à l’autre ». C’est la seule façon selon elle de rendre les choses claires pour tout le monde. Elle ajoute aussi que « … certains vont identifier ce type de rupture comme une fuite, mais pas moi ». Moi non plus d’ailleurs.

En ce qui concerne votre exposé, je m’attarderai surtout au dernier paragraphe qui parle du « courage de rompre ». Car oui, il en faut du courage pour rompre. Il en faut du courage pour se respecter quand ça implique de mettre des proches de côté. Et dans mon esprit à moi, ça vient détruire la volonté de certains d’associer ça à une fuite, comme décrit plus haut. Loin d’être une fuite, comme me le disait toujours cette autre correspond­ante, « … la décision arrêtée de se tasser ou de tasser l’autre parce que la poursuite de la relation n’est plus viable, ça équivaut ni plus ni moins qu’à une bonne dose de respect de soi et de respect de l’autre. »

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