Touchante Lara Fabian
Des retrouvailles sobres et intimes avec Québec
Entre le Québec et Lara Fabian, c’est un amour indéfectible. Près de 6400 spectateurs le lui ont démontré, hier au Centre Vidéotron, dernier arrêt de sa tournée mondiale. Quatre ans après son dernier passage à Québec, la chanteuse belge a offert des retrouvailles intimes et vibrantes.
Il s’agissait de son troisième et dernier spectacle exclusivement conçu pour les Québécois, après deux soirs à guichets fermés au Théâtre Saint-denis, à Montréal.
Simplement entourée de cinq musiciens et deux choristes, dans une mise en scène sobre complètement dépouillée — peut-être trop pour un Centre Vidéotron ? — Lara Fabian a misé sur toute sa puissance vocale et ses émotions pour nous faire vibrer. Des paysages bucoliques étaient projetés sur les grands rideaux en arrière-scène, seul élément de décor.
On s’attendait peut-être à une mise en scène à la hauteur de cette immense artiste. Cela dit, ce dépouillement d’artifices a laissé toute la place aux chansons et à l’émotion. De toute façon, Lara Fabian a juste besoin de chanter pour soulever un amphithéâtre et qu’on en soit bouleversé.
Les problèmes de surdité qui la tenaillaient lors de sa dernière visite en 2014 sont derrière elle : côté performance vocale, hier, c’était, comment dire… sinon que la perfection, la puissance, la grâce.
LES GRANDS SUCCÈS
Lara Fabian avait choisi de nous offrir les chansons musclées qui sont adulées ici depuis plus de deux décennies. Ses grandes interprétations se sont enchaînées au même titre que les ovations.
C’est avec Chameleon, titre anglais de son plus récent opus, Camouflage, que Lara Fabian a ouvert la soirée. Le parterre s’est levé avant même qu’elle ait poussé une note.
La chanteuse belge n’a fait languir personne : elle a largué son retentissant Je t’aime, ce hit de 1997 qui l’a fait connaître ici, tout de suite après. On savait donc qu’elle n’allait pas nous priver de ses plus grands succès, tant en anglais qu’en français.
Elle a comblé les fans de la première heure avec l’entraînante Humana, puis avec J’ai zappé, et Pas sans toi. Les variations vocales à donner la chair de poule de J’y crois encore lui ont valu une autre ovation.
Mais ce n’était pas fini. En pleine possession de ses moyens et interprète jusqu’au bout des ongles, Je suis malade a encore fait bondir la foule.
DEUX INVITÉS
Pour un hommage à son amie Maurane, disparue en mai dernier, elle a invité le chanteur grec George Perris à interpréter Tu es mon autre. Un de ses protégés à La Voix, Félix Lemelin, l’a rejointe plus tard pour Tu t’en vas.
La différence a servi de clin d’oeil à un autre grand disparu, puisque la chanson a été inspirée par Comme ils disent de Charles Aznavour.
Le trio I Will Love Again, Si tu m’aimes et Saisir le jour, en rappel, a conclu la soirée sur une note résolument dansante.
Pendant les chansons, Lara Fabian avait toute l’attention du public, qui attendait la fin de chaque pièce avant d’exploser de joie. Après un tel accueil, espérons que Lara Fabian ne doute pas : le Québec, c’est chez elle.