Le Journal de Quebec

Un changement de plan tragique

Le couple d’adolescent­s qui est décédé dans un incendie à Saint-siméon devait être à la chasse

- ARNAUD KOENIG-SOUTIÈRE

Un couple de la Gaspésie parti à la chasse a vécu le cauchemar de tout parent quand leur téléphone a sonné pour leur annoncer le décès de leur fille, l’une des trois victimes d’un virulent incendie à SaintSiméo­n-de-bonaventur­e samedi matin.

Gino Lebrasseur et Nadine Roussy devaient être accompagné­s de leur fille Laurence et de son copain Philipe Lepage, tous deux âgés de 14 ans, pour partir chasser. Mais les plans ont changé quelques heures avant leur départ, vendredi. Les deux adolescent­s ont plutôt décidé de rester à Saint-siméon chez la mère du jeune homme.

C’est dans cette résidence de la route Poirier, en plein coeur de la municipali­té, qu’un tragique coup du destin les a fauchés. La maison s’est embrasée peu avant 5 h samedi. Quatre personnes se trouvaient à l’intérieur, mais seulement une est parvenue à s’en tirer. Philipe Lepage et Laurence Lebrasseur n’ont pas été en mesure d’en sortir, tout comme Isabelle Lepage, 40 ans, la mère du jeune homme.

« On ne s’attendait vraiment pas à une nouvelle comme ça. Si tragique et si vite… », a confié au Journal le père de l’adolescent­e, Gino Lebrasseur.

À LA CHASSE

C’est alors que M. Lebrasseur se rendait dans sa roulotte de chasse pour obtenir du réseau cellulaire que la terrible nouvelle est parvenue aux parents de Laurence, « une petite fille qui avait le tour de se faire aimer », dit son père.

« J’ai vu qu’il y avait eu plusieurs appels du père de Philipe. Je lui ai retourné l’appel. C’est là que j’ai appris la tragédie », poursuit-il, confiant que sa conjointe et lui ont été « détrui[ts] assez rapidement merci » lorsque les policiers leur ont confirmé la funeste nouvelle.

COMMUNAUTÉ­S SOUDÉES

L’onde de choc de la tragédie s’est fait sentir dans plusieurs municipali­tés environnan­tes de la Baie-des-chaleurs, où la tristesse a aussitôt amené les résidents à se serrer les coudes.

« La municipali­té et les citoyens, on va être solidaire et on va aider les familles touchées », indique le maire de Saint-siméon, Denis Gauthier, dont la communauté n’avait pas connu d’incendie mortel depuis 1981.

« Tout le monde se connaît, tout le monde se tient », renchérit Patsy Paquet, qui a aidé à lancer une campagne de sociofinan­cement pour venir en aide à la seule survivante, Marilou Lepage, « une amie du secondaire » qui a « tout perdu » dans l’incendie.

La générosité des gens de la communauté et d’ailleurs n’a pas dérougi depuis samedi pour venir en aide à la jeune femme de 18 ans. Au moment de mettre sous presse, quelque 500 personnes avaient fait des dons totalisant plus de 16 500 $, bien au-delà de l’objectif initial de 5000 $.

Le CISSS de la Gaspésie a dépêché une équipe à Saint-siméon pour soutenir psychologi­quement les gens qui en ressentent le besoin, incluant les membres des familles touchées et les premiers répondants, précise le maire Gauthier.

 ?? PHOTOS CAPTURE D’ÉCRAN TVA NOUVELLES ET COURTOISIE ?? La cause de l’incendie est toujours inconnue. Les enquêteurs ont poursuivi leur travail sur les lieux du drame hier. En médaillon, la jeune Laurence Lebrasseur, l’une des victimes du brasier.
PHOTOS CAPTURE D’ÉCRAN TVA NOUVELLES ET COURTOISIE La cause de l’incendie est toujours inconnue. Les enquêteurs ont poursuivi leur travail sur les lieux du drame hier. En médaillon, la jeune Laurence Lebrasseur, l’une des victimes du brasier.

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