La Caisse veut mettre la main sur les gazoducs brésiliens
Petrobras devra obtenir l’aval du gouvernement
AGENCE QMI | La Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) et l’entreprise française d’énergie Engie seraient prêtes à verser 9 milliards $ US pour s’offrir le réseau public de gazoducs brésiliens de Petrobras.
Cette proposition serait supérieure de 1 milliard $ par rapport à une première offre faite en avril, a rapporté vendredi l’agence Bloomberg en se basant sur des sources proches du dossier. L’entreprise d’état brésilienne finaliserait en ce moment les termes de la transaction, qu’elle souhaiterait conclure cette année.
Le réseau de gazoducs, actuellement géré par Transportadora Associada de Gas (TAS), s’étend sur plus de 4500 km, principalement dans le nord-est du Brésil.
DETTES
Aux prises avec un problème de dettes, Petrobras a décidé de liquider pour 21 milliards $ US en actifs. La cession de TAS, si elle se confirme, deviendrait la plus importante de l’histoire de l’entreprise d’état, selon Bloomberg.
Petrobras devra obtenir l’aval du gouvernement avant que la transaction soit officialisée. En effet, la Cour suprême du Brésil a exigé, en juillet dernier, que toutes les privatisations soient autorisées par le Congrès brésilien.
Engie, Petrobras et la CDPQ n’ont pas donné d’entrevue à Bloomberg.
CORRUPTION
Petrobras est présentement englué dans un immense scandale de corruption en raison du rachat à l’entreprise Astra Oil d’une raffinerie pour 1,2 milliard $ US. Or, Astra Oil avait auparavant acquis cette propriété pour 42,5 millions $ US.
Un procès s’est ouvert à la fin août au Brésil sur cette affaire, notamment pour corruption et blanchiment d’argent.
Selon ce que rapportait notre bureau d’enquête à la fin septembre, le président du conseil d’administration d’astra Oil, Gilles Samyn, a des liens avec l’empire des Desmarais. M. Samyn est administrateur de Pargesa, une filiale de Power Corporation, ainsi que de GBL.
Cette dernière entreprise avait fait l’objet d’une perquisition l’an dernier en lien avec l’enquête des autorités sur le présumé versement de sommes d’argent du cimentier Lafarge au groupe armé État islamique afin de maintenir en fonction une usine en Syrie.