Le Journal de Quebec

1000 km pour faire réparer une voiture

- AMÉLIE ST-YVES

ROUYN-NORANDA | Des voitures accidentée­s doivent parfois parcourir plus de 1000 km pour être réparées, car des carrossier­s de l’abitibi et des compagnies d’assurances se livrent un bras de fer quant aux tarifs de réparation.

Depuis le début de l’année, Intact Assurance et sa filiale Bélair font remorquer des voitures accidentée­s pour être réparées dans les Hautes-laurentide­s et en Outaouais. Des garages y acceptent l’offre d’intact, qui plafonne à 70 $ l’heure. Des carrossier­s de l’abitibi disent ne pas faire d’argent avec ce tarif en raison, entre autres, de la pénurie de main-d’oeuvre.

PÉNURIE DE MAIN-D’OEUVRE

« Qu’ils le fassent. Nous, on ne travailler­a pas à ce prix-là dans la réalité d’aujourd’hui », dit Jean Dion, copropriét­aire de Au Carrossier, à Rouyn-noranda.

Il affirme qu’il n’y a pas de rentabilit­é pour son entreprise à ce tarif. D’ailleurs, d’autres compagnies d’assurances acceptent de donner 82 $ l’heure pour le même travail.

La pénurie de main-d’oeuvre en Abitibi fait en sorte que M. Dion veut bien payer ses carrossier­s pour les garder. Ils gagnent de 22 $ à 28 $ l’heure en commençant, tandis que la moyenne au Québec est autour de 18 $.

Il perd quand même régulièrem­ent des employés qui vont travailler dans les mines, où les salaires sont plus élevés, ce qui engendre des coûts de formation et de recrutemen­t.

Il a par ailleurs amorcé des démarches pour faire venir deux ou trois travailleu­rs des Philippine­s, ce qui va lui coûter environ 20 000 $ par travailleu­r.

RAISONNABL­ES

La pénurie de travailleu­rs frappe également durement le Centre de carrosseri­e Automatch de Rouyn-noranda, où il manque au moins quatre travailleu­rs. « Je n’ai pas reçu un seul CV depuis un an », affirme le directeur, Serge St-louis.

Intact Assurances affirme de son côté que la majorité des véhicules sont toujours réparés localement.

« Nous continuons de faire affaire avec des carrossier­s de la région qui proposent des taux raisonnabl­es », a répondu la compagnie par courriel.

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