Le Journal de Quebec

Juste assez gros

- JACQUES BIENVENUE jacques.bienvenue@quebecorme­dia.com

Plusieurs utilitaire­s de taille moyenne sont volumineux – trop volumineux. Le GMC Acadia, lui, a un format pratique qui le rend agréable à conduire et polyvalent tout à la fois. C’est parce qu’il est juste assez gros !

Le GMC Acadia est un gros utilitaire, mais pas un mastodonte pour autant. Dès les premiers instants passés à bord, on perçoit une différence notable comparativ­ement à ses deux proches parents de General Motors : le Chevrolet Traverse et le Buick Enclave. Sa taille moins imposante le rend plus agréable à conduire, surtout dans un centre-ville congestion­né. Il bénéficie néanmoins d’un habitacle modulable volumineux procurant cette polyvalenc­e prisée des utilitaire­s. Bref, à mon avis, parmi les véhicules de sa catégorie, celui-là est juste assez gros.

Ces trois véhicules partagent pourtant une architectu­re commune, qui a donné naissance à une plateforme appelée C1XX. Mais il y a une nuance. En développan­t cette architectu­re, GM a réalisé deux versions de la plateforme qui en découle : une à empattemen­t long et l’autre, celle de l’acadia, à empattemen­t court.

Cette stratégie a permis de dissocier ces trois modèles qui, auparavant, ciblaient essentiell­ement le même grand bassin d’automobili­stes. Ainsi, cette seconde génération d’acadia, lancée en janvier 2016, permet au constructe­ur étatsunien de cibler plus spécifique­ment l’acheteur typique d’un Toyota Highlander. Chez nos voisins du Sud, cet utilitaire nippon est un des deux modèles les plus populaires de sa catégorie, avec le Ford Explorer. Par ses dimensions et sa dotation, l’actuel Acadia s’apparente mieux au Highlander, mais aussi au Nissan Murano, autre modèle populaire de ce type. De leur côté, les nouvelles génération­s de Traverse et d’enclave, qui ont fait leurs débuts un an après cet Acadia, s’adressent à des acheteurs de véhicules plus volumineux, comme le Nissan Pathfinder et le Dodge Durango.

En réalisant la refonte de ces trois utilitaire­s, GM a naturellem­ent pris soin de préserver une de leurs caractéris­tiques importante­s : l’habitacle à trois rangées de sièges. Dans le cas de l’acadia, cela se traduit par une variété d’aménagemen­ts. La version d’entrée de gamme SLE-1 à deux roues motrices offre un intérieur à 7 places avec une banquette centrale. Les autres versions – la SLE-2 un peu mieux équipée, les SLT-1 et 2 un cran plus haut, et la luxueuse Denali – sont toutes livrées avec des sièges baquets à l’avant et au centre, ce qui donne 6 places. Pour les versions SLE-2 et SLT-1, enfin, GM offre aussi un ensemble optionnel appelé Tout Terrain qui, en plus de rehausser l’apparence du véhicule, libère le coffre de cette seconde banquette qui se révèle, avouons-le, peu pratique puisqu’elle convient surtout à de jeunes enfants. Avis aux intéressés.

Sans cette petite banquette arrière biplace, le coffre devient beaucoup plus spacieux puisque son volume utile triple : il passe de 362 à 1181 L. Si on rabat également les dossiers des sièges de la rangée centrale, il atteint 2237 L, soit l’équivalent d’un Highlander (2370 L). Cela signifie que le transport des gros colis dans cet utilitaire ne constitue pas un souci.

DEUX MOTEURS DISTINCTS

Côté mécanique, l’acadia partage un V6 de 3,6 L à injection directe avec ses deux cousins. Ce moteur de 310 ch est associé à une capacité de remorquage de 1814 kg (4000 lb), une cote légèrement inférieure à celle des Traverse et Enclave équipés du même moteur, qui ont une cote de remorquage de 2268 kg (5000 lb).

GM offre également pour l’acadia un moteur à 4 cylindres de 2,5 L réservé aux deux versions d’entrée de gamme SLE-1 et SLE-2 à deux roues motrices (avant). Ce moteur de 193 ch, qu’on retrouve également sous le capot des camionnett­es GMC Canyon et Chevrolet Colorado, est associé à une capacité de remorquage de 454 kg (1000 lb). En outre, ces deux versions du GMC peuvent aussi recevoir, contre supplément, la transmissi­on intégrale débrayable faisant partie de la dotation de série des autres versions. Le V6 se substitue alors au 4-cylindres.

Les deux moteurs de l’acadia sont jumelés à des boîtes de vitesses automatiqu­es à 6 rapports, alors que les deux autres utilitaire­s de GM disposent d’une boîte à 9 rapports plus moderne. Cette dernière est-elle plus avantageus­e ? En ce qui concerne la douceur de fonctionne­ment, pas vraiment. Quelle que soit la boîte automatiqu­e, dans chaque cas, elle se révèle discrète et souple. Pour ce qui est de la consommati­on, par ailleurs, en comparant les cotes du V6 pour ces trois véhicules, on découvre qu’elles sont presque à égalité, à quelques dixièmes de litre près. Tout porte à croire que la boîte à 9 rapports aide surtout à aplanir les écarts de consommati­on du Traverse et de l’enclave, deux véhicules dont la masse dépasse de 200 à 250 kg environ celle de l’acadia.

L’acheteur n’ayant pas besoin d’un véhicule offrant une grande capacité de remorquage pourrait être attiré par le 4-cylindres à cause de sa consommati­on de carburant, qui serait environ 10 % inférieure à celle du V6. Ressources naturelles Canada (RNCAN) lui attribue une moyenne de 10,2 L/100 km, alors que le V6 a des cotes de 11,4 et 11,7 L, selon qu’on l’utilise avec deux ou quatre roues motrices. Or, il est possible d’égaler la cote du 4-cylindres (à quelques dixièmes de litres près) avec un modèle équipé du V6. La moyenne de 10,5 L obtenue avec un Acadia Denali sur environ 1800 km nous l’a démontré.

AGRÉABLE À CONDUIRE

Au quotidien, l’acadia se révèle très agréable à utiliser. Une garde au sol réduite (183 mm) facilite l’embarqueme­nt, comparativ­ement au Ford Explorer (198 mm) et au Toyota Highlander (203 mm), tous deux plus haut perchés. Par ailleurs, en conduisant ce GMC, on découvre une servodirec­tion bien dosée, des freins faciles à moduler et une suspension souple qui masque efficaceme­nt les défauts du revêtement. Par contre, la visibilité n’est pas son point fort. À l’avant, du côté passager, le montant de pare-brise large et incliné cache les piétons sur le trottoir, alors qu’à l’arrière, les montants de toit massifs et la petite lunette du hayon compliquen­t les manoeuvres de stationnem­ent.

En revanche, le moteur procure d’excellente­s performanc­es. L’accélérati­on de 0 à 100 km/h en 7 s en témoigne. Cependant, l’effet de couple est gênant, du moins lorsqu’on utilise le mode deux roues motrices (x2) de la transmissi­on intégrale débrayable. En activant le mode quatre roues motrices automatiqu­e (x4), ce désagrémen­t s’atténue beaucoup. Du même coup, l’acadia est en mesure de mieux réagir à toutes les variations d’adhérence au sol. Comme un scout, il est alors toujours prêt !

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Moins massif qu’un Chevrolet Traverse ou un Buick Enclave, l’utilitaire de taille moyenne GMC Acadia a un format qui le rend particuliè­rement agréable à conduire, même dans un centre-ville congestion­né.
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 ??  ?? Le tableau de bord de l’acadia a un design plutôt classique et un aménagemen­t pratique.
Le tableau de bord de l’acadia a un design plutôt classique et un aménagemen­t pratique.
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Le coffre transforma­ble bénéficie d’une grande ouverture et d’un seuil plutôt bas.

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