Le Journal de Quebec

UNE VICTOIRE À SON PREMIER MARATHON

Un Marocain de 24 ans triomphe malgré le froid au Marathon SSQ de Québec

- ROBY ST-GELAIS

Malgré une températur­e à peine au-dessus du point de congélatio­n lors du départ, c’est un Marocain de 24 ans qui a enlevé les honneurs de la première édition du Marathon SSQ tenue entièremen­t dans les rues de Québec, hier.

Il y a des baptêmes du feu plus éloquents que d’autres et Mohamed Aagab, venu au Canada pour vivre une expérience à la fois sportive et culturelle pendant quelques mois, en a fait la flagrante démonstrat­ion en s’imposant au terme de 2 h 28 min 30 s d’effort à sa première épreuve de 42,2 km à vie.

Anthony Larouche, de Québec, a croisé le fil d’arrivée 29 secondes plus tard alors que Julien Lachance, de Gatineau, s’est emparé de la troisième position grâce à un temps de 2 h 39 min 18 secondes. Ce dernier a profité de la disqualifi­cation du Péruvien Manuel Gregorio, qui a pris un mauvais virage par erreur.

« Je suis content. C’était mon premier marathon. J’avais déjà couru un 30 km ainsi que des triathlons. Il y avait beaucoup de côtes, ce qui n’était pas facile pour moi parce que ça me donne des courbature­s. Le parcours était bien », a réagi le coureur natif d’agadir, du mieux qu’il le pouvait en français. À Agadir, station balnéaire marocaine située le long de la côte atlantique, le mercure a atteint un sommet de 28 °C durant la journée d’hier !

Âgé de 24 ans, Aagab a choisi le Canada comme terre d’accueil temporaire après un long séjour en Europe qui l’a mené en Allemagne, en France et en Espagne, notamment.

Entraîneur et thérapeute sportif dans son pays, il a participé à des épreuves en Allemagne, en France et en Espagne.

LAROUCHE FIER

Pour Larouche, sa deuxième place avait un goût de victoire puisqu’il savait qu’il faisait face à une rude opposition. Il avait toutefois confondu le gagnant à un Tanzanien puisqu’il croyait que ce dernier serait du départ. Et la performanc­e d’aagab n’a rien fait pour l’aider à se démêler avant le fil d’arrivée sur Grande Allée. N’empêche que pour cet enseignant en mathématiq­ues au secondaire et père de famille, il y avait de quoi se réjouir.

« D’être enseignant à temps plein tout en étant père et de ne pas gagner ma vie avec la course, alors que lui est un athlète de classe mondiale, ce sont des facteurs qui me rendent fier d’avoir été dans la course avec lui », a souligné l’ancien membre du club de cross-country du Rouge et Or de l’université Laval, avouant que le nouveau tracé lui a donné du fil à retordre par moments.

Le Québécois de 28 ans en était à son deuxième marathon en trois semaines après avoir pris part à celui de Montréal où il avait obtenu le septième meilleur temps, ce qui ajoute à son exploit dominical. Il n’avait jamais participé au 42,2 km dans son ancienne mouture.

« Je disais que je visais la victoire parce que je savais que dans le pire des scénarios, j’allais finir deuxième […] Je me disais que même si j’explosais, j’allais pouvoir sauver les meubles pour finir deuxième. »

SEMAINES INTENSES

À travers son horaire chargé, il réussit à enfiler les espadrille­s lors de 49 semaines dans une année, se tapant en moyenne 150 km hebdomadai­rement. « Quand les nuits sont coupées à cause des pleurs, la récupérati­on est moins optimale et tu dois jongler avec ça et être très discipliné. Je me couche autour de 8 h 45-50 tous les jours. » Il n’a pas volé ses « 14 prochains jours off » !

Par ailleurs, un homme de 62 ans reposait dans un état stable à l’hôpital après avoir subi un malaise cardiaque qui a nécessité des manoeuvres de réanimatio­n alors qu’il venait de terminer le demi-marathon.

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