Le Journal de Quebec

Après 6 ans, le procès de la poussière rouge s’amorce

Le territoire touché et les dommages à déterminer

- SOPHIE CÔTÉ

Au jour 1 du très attendu procès en dommages concernant l’épisode de poussière rouge des 25 et 26 octobre 2012, des citoyens de Limoilou, de Saint-roch et même de Vanier sont venus raconter au tribunal la surprise et les inconvénie­nts que l’incident leur a causés, il y a six ans.

« C’était surréalist­e, c’était rouge à la grandeur », se rappelle Gilberte Lamontagne-dubé, une résidente de la 3e Rue, dans Limoilou, qui a découvert le matin du 26 octobre 2012 que ses galeries, ses cadres de fenêtres, son gazon et son auto étaient recouverts d’une couche de poussière rougeâtre. Comme d’autres, elle a passé plusieurs heures à nettoyer elle-même « cette cochonneri­e », a-t-elle déploré.

Quelques kilomètres à l’ouest, rue Isabelle-aubert, à Vanier, Guy Gagnon constatait lui aussi une « bonne quantité » de ce « film » de poussière sur sa terrasse de condo.

Après cinq ans de procédures judiciaire­s, Arrimage Québec a admis en mars qu’elle était responsabl­e de la dispersion dans l’air de minerai de fer cette nuit-là, lors d’activités de transborde­ment à ses installati­ons du Port de Québec. Le procès dans le cadre de cette action collective servira donc à déterminer l’étendue du territoire touché par l’incident et l’ampleur des dommages subis.

RECOUVREME­NT COLLECTIF

Les avocats des demandeurs, les citoyens Véronique Lalande et Louis Duchesne, entendent convaincre le juge Pierre Ouellet qu’un recouvreme­nt collectif plutôt qu’individuel est nécessaire, a expliqué Me Clara Poissant-l’espérance, devant une salle bondée d’une quarantain­e de citoyens.

À l’image de ce qui avait été fait dans le cadre de l’action collective contre Ciment Saint-laurent, les demandeurs souhaitent que le juge établisse une moyenne des dommages par secteur touché afin que tous les citoyens aient droit à une indemnisat­ion, variable selon la zone habitée.

Pour Arrimage Québec et l’administra­tion portuaire de Québec, ces demandes de « plusieurs dizaines de millions » pour des dizaines de milliers de citoyens sont « démesurées ». Dans la requête, 3000 $ par citoyen étaient réclamés. Les défendeurs estiment que la zone touchée est « restreinte » et que les dommages causés sont « extrêmemen­t minimes ».

Le procès se poursuit pour les cinq prochaines semaines avec le témoignage de citoyens, de témoins experts et aussi du PDG du Port de Québec, Mario Girard, le 24 octobre.

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« C’est beaucoup d’émotions », a exprimé Véronique Lalande hier. Elle qualifie de « victoire » le fait d’être rendue au procès.

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