Donald Trump aide Bombardier à vendre des avions d’affaires
Les acheteurs américains bénéficient désormais de meilleures déductions fiscales
Des changements aux lois fiscales mis en place par l’administration Trump favorisent l’achat de jets d’affaires, de quoi réjouir plusieurs travailleurs de Bombardier.
« Les nouvelles lois fiscales stimulent certainement l’intérêt pour l’achat d’avions d’affaires aux États-unis, où 60 % de tous ces appareils sont basés », affirme Rolland Vincent, un spécialiste du secteur.
Depuis un an, les entreprises américaines peuvent déduire 100 % du prix d’achat d’un avion d’affaires dès son acquisition. Auparavant, la déduction se limitait à 50 % la première année.
Le marché des appareils d’occasion s’est considérablement resserré au cours des derniers mois, de sorte que moins de 9 % des avions d’affaires sont actuellement à vendre, note M. Vincent.
« La bonne nouvelle pour Bombardier et les autres constructeurs, c’est qu’il y a très peu d’avions usagés récents pour concur- rencer les ventes d’avions neufs. C’est un nouveau phénomène. Nous nous attendons à ce que les commandes d’avions neufs augmentent, tout comme les prix. »
David Coleal, président de Bombardier Avions d’affaires, confirme la tendance.
« Dans la première moitié de cette année, nos estimations montrent que l’industrie a enregistré un nombre plus élevé de commandes d’avions neufs par rapport aux trois dernières années », indique-t-il.
C’est sans compter que les fortes baisses d’impôts de l’administration Trump ont permis aux entreprises de débloquer des fonds pour acheter des avions d’affaires.
GROS SALON À ORLANDO
L’industrie attendait ce retournement depuis la crise financière de 2008. Mais comme on ne sait pas encore combien de temps l’embellie durera, les avionneurs seront très prudents avant d’augmenter leur production, question de ne pas submerger le marché.
C’est donc dans une certaine euphorie que s’ouvre aujourd’hui le plus grand salon de l’aviation d’affaires au monde, celui de la National Business Aviation Association, qui se tient cette année à Orlando, en Floride.
Dans un rapport publié hier, l’équipementier aéronautique Honeywell prévoit la livraison de 7700 nouveaux jets d’affaires de 2019 à 2028, soit une cinquantaine de plus que pour la période de 2018 à 2027.
NOUVEAUX AVIONS EN 2019
Bombardier a par ailleurs annoncé hier que 70 % des essais en vol de ses futurs jets d’affaires Global 5500 et 6500 étaient terminés. Ces avions, des versions améliorées d’appareils existants, doivent entrer en service à la fin de 2019.
De son côté, le brésilien Embraer a dévoilé les jets Praetor, des dérivés de son appareil Legacy. Ils concurrencent le Challenger 350 de Bombardier.
Enfin, Cessna a conclu une méga-entente avec Netjets, une filiale du géant Berkshire Hathaway de Warren Buffet, pour la vente de jusqu’à 325 avions d’affaires.