Le Journal de Quebec

90 jours pour interdire le pot dans les logements

- Ghislain Larochelle Profession­nel en immobilier

Les propriétai­res qui souhaitent éviter des dommages causés à leurs logements par la consommati­on du cannabis auront 90 jours, dès mercredi, pour envoyer un avis de modificati­on du bail même si nous ne sommes pas en période de renouvelle­ment.

Cela devrait les réassurer puisque selon un récent sondage de l’associatio­n des Propriétai­res du Québec (APQ), 73 % des propriétai­res croient que la fumée causée par la consommati­on de la marijuana dérangera suffisamme­nt leurs locataires pour générer des plaintes. Selon le même sondage, 28 % des répondants ont déjà vécu des situations dans leur logement à la suite de la consommati­on ou de la culture de marijuana dans un logement.

QUE FERONT LES PROPRIÉTAI­RES ?

Le propriétai­re pourra assurément ouvrir un dossier à la Régie du logement. Mais attention! Présenteme­nt, la moyenne d’attente à la Régie du logement est de 5,5 mois (selon le rapport de gestion 2016-2017). Alors à combien de temps peut-on estimer le traitement des dossiers du cannabis? Je crains la réponse!

La principale plainte adressée aux proprios est l’odeur de la fumée. Mais que peut faire le propriétai­re pour prévenir le plus possible ce problème ?

Le gouverneme­nt permet d’envoyer après l’entrée en vigueur de la loi, soit le 17 octobre 2018, un avis de modificati­on des conditions du bail même si nous ne sommes pas en période de renouvelle­ment.

La loi dit : « Un locateur peut d’ici 90 jours après l’entrée en vigueur de la loi encadrant le cannabis modifier les conditions d’un bail de logement en y ajoutant une interdicti­on de fumer du cannabis. »

À cette fin, le locateur remet au locataire un avis de modificati­on décrivant l’interdicti­on de fumer du cannabis applicable à l’utilisatio­n des lieux.

Le locataire peut, pour des raisons médicales, refuser cette modificati­on. Il doit alors aviser le locateur de son refus dans les 30 jours de la réception de l’avis. Dans un tel cas, le locateur peut s’adresser à la Régie du logement dans les 30 jours de la réception de l’avis de refus pour faire statuer sur la modificati­on du bail.

En l’absence de refus, l’interdicti­on est réputée inscrite au bail 30 jours après la réception par le locataire de l’avis de modificati­on.

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