C’est ici que le Québec
Le prix est plus cher que sur le marché noir, mais 110 produits sont offerts dès 10 h ce matin
Le prix du cannabis qu’il est désormais possible d’acheter légalement au Québec dès ce matin est moins avantageux que sur le marché noir pour les grandes quantités, mais la Société québécoise du cannabis envisage des ajustements éventuels.
Trois ans après que Justin Trudeau a promis de légaliser le cannabis, douze succursales de la Société québécoise du cannabis (SQDC) ouvrent leurs portes ce matin dans quelques régions du Québec.
Les consommateurs attendaient donc avec fébrilité le dévoilement des produits, et de leurs prix, qui se trouveront sur les tablettes des 12 succursales.
Déjà hier, des consommateurs fébriles pensaient à faire la file durant la nuit pour être les premiers à découvrir les quelque 110 produits offerts et leurs prix.
Les médias ont eu accès en primeur à la boutique située à la Plaza Saint-hubert à Montréal, hier. Comme la SQDC l'avait déjà annoncé, joints préroulés, huile et cannabis séché se retrouvent tous classés sur des étagères, derrière un comptoir.
Mais la grande inconnue demeurait la fourchette de prix. Devant l'interdiction de la SQDC de faire des rabais sur les grandes quantités, on constate finalement certains écarts entre le prix du pot légal et celui du marché noir.
Par exemple, le cannabis séché RockStar du producteur Tilray est au coût de 151 $ pour 15 grammes.
En ce moment, tout dépendant de la qualité, on peut trouver illégalement une once, soit le double de 15 grammes, pour ce prix.
AJUSTEMENTS
« On va s’adapter au marché, reconnaît le PDG de la SQDC Alain Brunet qui souligne que le bas prix a été un facteur déterminant dans la sélection des produits. Il faudra s’adapter à ce qui va émerger et si la question des prix devient une barrière à l’entrée, on va pouvoir s’ajuster. »
D’ailleurs pour les petites quantités, certains prix sont compétitifs : le pot Toucher du fournisseur ontarien Aphria sera vendu 18,50 $ pour 3,5 grammes. Cela revient à 5,28 $ le gramme, taxes incluses ce qui est comparable au marché noir.
« Les prix sont raisonnables, mais c’est sûr que ça ne va pas marcher pour ceux qui achètent en gros à l’once », a réagi Jean-sebastien Fallu, professeur à l’université de Montréal, spécialiste en prévention de la toxicomanie qui étant présent lors de la visite, hier.
« Mais ça va marcher pour une partie des consommateurs, les nouveaux s’il y en a et ceux qui ne veulent pas rester dans l’illégalité », nuance-t-il.
Le porte-parole du Bloc Pot Hugo St-onge s’inquiète toutefois d’une pénurie de cannabis pour les produits bon marché. « Il faudra payer plus cher et seuls les gens aisés vont pouvoir en acheter ici. »